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Seule préoccupation, la tonte

La vigne - n°149 - décembre 2003 - page 0

La mise en place et l'entretien d'un gazon ne sont pas compliqués. Le coût de l'enherbement dépasse rarement 350 /ha.

'L'enherbement ne sollicite aucune technique pointue ', déclare Eric Chantelot, de l'ITV. Le sol doit être préparé par un griffage superficiel, et il faut éviter les herbicides de prélevée l'année précédant l'implantation. En revanche, la date du semis est difficile à déterminer. Au printemps, sa réussite est aléatoire. La période optimale se situe plutôt en septembre, ce qui pose des problèmes, car elle coïncide avec les vendanges et une météo souvent défavorable.
' C'est difficile à gérer. En octobre et novembre, les pluies peuvent compliquer la préparation du sol. Je sème donc avant les vendanges. Mais si elles sont pluvieuses, le semis risque d'être abîmé ', commente Antoine Le Grix de La Salle. ' Dans le Sud, la réussite du semis est aléatoire, car liée aux conditions climatiques, déclare Eric Chantelot. Il faut profiter de la première pluie pour travailler le sol et semer dans la foulée. Or, la majorité des viticulteurs sème entre mi-octobre et mi-novembre, ce qui pénalise la réussite de leur travail. ' Un roulage après semis est ' incontournable. Il permet une bonne adhérence entre la graine et le sol et le maintien d'une certaine humidité ', déclare Nathalie Goma-Fortin, de la chambre d'agriculture de l'Hérault. Ce travail réalisé, il faut éviter de repasser sur la parcelle avant que le couvert soit bien implanté.
Ensuite, ' la seule préoccupation, c'est la tonte, estime Michel Badier, de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. A la veille du débourrement, il faut que l'herbe soit rase. ' Elle doit être tondue trois à cinq fois par an, suivant l'espèce et le climat. Jérôme Sauvète, viticulteur dans le Loir-et-Cher, tond en même temps qu'il cultive sous le rang. ' Je vais un peu moins vite, mais je n'ai aucun passage supplémentaire. ' D'autres couplent la tonte au rognage ou à l'effeuillage.
L'entretien sur le rang peut se faire par désherbage mécanique au moyen d'un intercep. Cependant, le désherbage chimique est plus courant. Dans ce cas, les jets doivent être bien orientés, donc les buses bien réglées. Le CIVC préconise l'installation de buses antidérive à jet plat excentré sur un support en forme de T ou Y.
Le renouvellement du couvert doit tenir compte de son degré de salissement. Bien sûr, sa pérennité dépasse cinq ans. Jérôme Sauvète, en bio depuis 2001, ne le renouvelle pas : ' A la longue, les espèces spontanées se développent ' et l'enherbement permanent devient naturel. Sa longévité n'a pas de limite, sauf s'il se forme une croûte imperméable qu'il faut alors ouvrir avec un outil à dents. Cette intervention coûte 30 euros/ha/passage, selon le Groupement départemental de développement du Maine-et-Loire.

L'enherbement suppose donc de disposer d'un minimum de matériel, dont le trio semoir-rouleau-gyrobroyeur. Pour Eric Chantelot, ' le seul frein, c'est le semoir. Mais aujourd'hui, le viticulteur dispose de solutions, comme le prêt, le partage, la location ', ou un entrepreneur.
Au final, l'enherbement revient, en général, moins cher que le désherbage chimique. Ainsi, dans le Maine-et-Loire, le GDDV rapporte un coût de 303 euros/ha pour le désherbage chimique intégral, 205 euros pour un enherbement tous les rangs avec désherbage du cavaillon, et 254 euros pour un enherbement tous les rangs avec travail du cavaillon, tout compris (amortissement du matériel, main-d'oeuvre...). Compte tenu de la disparition des produits de prélevée bon marché, l'écart entre le désherbage chimique intégral et l'enherbement s'aggravera à l'avantage de cette seconde technique.

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