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Plusieurs régions veulent réduire les herbicides

La vigne - n°151 - février 2004 - page 0

Les zones sèches et sableuses ont toujours pratiqué le travail du sol. Dans d'autres régions, il revient à la mode pour des questions de coûts, de respect de l'environnement et des sols.

Le travail du sol est une technique ancestrale, qui a été plus ou moins délaissée depuis trente-cinq ans au profit des herbicides. Néanmoins, certaines régions françaises n'ont jamais cessé de le pratiquer. C'est le cas du Sud-Est, fervent adepte de ce type de désherbage. En effet, la région souffrant de sécheresse estivale, ' le travail du sol permet de gérer l'eau ', souligne Cédric Lecareux, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Il est pratiqué dans 80 à 90 % des exploitations viticoles du Languedoc-Roussillon. De même, une partie du Bordelais est restée fidèle à cette méthode traditionnelle, notamment la plupart des grands châteaux et le Médoc. Ce que Pascal Guilbault, de la chambre d'agriculture de la Gironde, explique : ' Les sols médocains sont sableux. Du coup, ils sont trop pauvres pour être enherbés, et le désherbage chimique y est moins efficace. Par contre, le travail du sol y est facile . '
Dans les autres régions, il reprend de l'essor depuis cinq à six ans. L'Alsace, la Bourgogne, le Centre et les Pays de la Loire retrouvent ses vertus après l'avoir abandonné. En Alsace, la pratique courante est l'enherbement, souvent mis en place un rang sur deux. Jusqu'à présent, le deuxième rang était désherbé chimiquement. A la suite de la découverte de diuron dans les eaux, ce rang commence à être travaillé systématiquement, ou en alternance avec le désherbage chimique.

En Côte-d'Or, ' le travail du sol a augmenté de 10 % entre 2000 et 2003, estime Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture . Ce phénomène est dû, en partie, au retrait de nombreuses matières actives. Il est favorisé par la situation économique des exploitations . ' Il est souvent pratiqué sur l'interrang, avec désherbage chimique de la ligne. Sur les sols sableux d'Indre-et-Loire, les viticulteurs sont nombreux à procéder de la même manière. ' Cette pratique a augmenté de 10 à 20 % en cinq ans ', estime Jean-Marc Rolland, de la chambre d'agriculture. Là aussi, ce retour est motivé par la suppression de désherbants.
Dans le Muscadet, ' les viticulteurs commencent à y penser pour les mêmes raisons. Cependant, la crise économique de la région ne permet pas d'investir à l'heure actuelle ', remarque Nadège Brochard, de la chambre d'agriculture.
Enfin, l'Anjou se tourne vers des façons profondes. Ici, il s'agit surtout de décompacter les sols tassés après quelques années d'enherbement. ' Depuis deux ou trois ans, cette pratique se développe, surtout sur les sols limoneux , témoigne Clément Baraut, du GDDV (Groupement départemental de développement viticole) d'Anjou. Cependant, le travail superficiel est aussi intéressant sur nos sols argilo-calcaires, car il permet de gagner en précocité . '
Le travail du sol fait donc un nombre croissant d'émules. Néanmoins, s'il recommence à être pratiqué dans l'interrang, il reste marginal sur le rang : les outils interceps sont onéreux et le risque d'abîmer, voire d'arracher des souches est important. Leur usage est cependant en légère progression, grâce au lancement de modèles plus performants. Ils servent sur 2 à 3 % des surfaces viticoles des régions pratiquant le désherbage mécanique.

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