Les répercussions des produits phytosanitaires, tant sur l'environnement que sur la santé, sont de plus en plus pris en compte lors des traitements. Pour évaluer les risques encourus, les utilisateurs pourront utiliser deux logiciels : PhytoChoix et DiaPhyt.
Les produits phytosanitaires ont des répercussions sur la santé de l'utilisateur, sur la santé animale, sur l'environnement, ou encore sur les auxiliaires. Pour analyser ces risques et aider les utilisateurs à choisir leurs produits, deux logiciels sont développés. PhytoChoix, de l'ITV, analyse la pollution diffuse et évalue les problèmes environnementaux. L'entrée se fait par produit. Par ailleurs, DiaPhyt, de l'Acta, tient compte de la pollution ponctuelle. Il étudie les risques toxicologiques pour l'homme et pour les animaux. L'entrée se fait par parcelle.
Le premier, PhytoChoix, classe les produits suivant l'impact de leurs matières actives sur l'air, sur les eaux souterraines et superficielles, et sur les auxiliaires. Il prend en compte des variables liées à la matière active, au milieu et aux conditions d'application. Son utilisation est simple et rapide.
La première étape consiste à paramétrer le logiciel. Le viticulteur rentre les caractéristiques de sa parcelle et les conditions d'application dans le premier écran. Il doit renseigner neuf critères : texture du sol, taux de matière organique, pente, entretien mécanique de l'interrang, ou encore type de pulvérisateur.
L'utilisateur valide le tout et passe sur la seconde page, dans la partie ' Sélection de produits et calcul '. Là, il peut décider de travailler par produit, ou par type de maladie ou de ravageur.
Dans le premier cas, la liste des 400 produits contenus dans la base de données s'affiche. Il ne lui reste plus qu'à sélectionner ceux pour lesquels il veut avoir une simulation, en indiquant la dose, le nombre de traitements souhaité, et le mode d'application si c'est un herbicide. Dans l'autre cas, le logiciel sort la liste des produits luttant contre la maladie déterminée. Comme précédemment, il faut ensuite choisir le produit à étudier.
Une fois cela réalisé, l'utilisateur lance le calcul. Le résultat apparaît alors sous forme d'une liste en trois parties : la première est sur fond jaune. Elle correspond aux produits ayant une note entre 7 et 10, c'est-à-dire ayant un impact tolérable sur l'environnement. En dessous, il y a une zone orange pour les valeurs comprises entre 4 et 7, correspondant à un risque plus élevé. Enfin, en bas, il y a une partie rouge pour les produits dont la note est entre 0 et 4. Ils sont déconseillés, sauf dans le cas d'impasses techniques.
Parfois, aucun produit ne se retrouve dans la catégorie jaune. Il faut alors modifier certaines caractéristiques de la parcelle. La plupart du temps, c'est la sensibilité au lessivage qui joue. Un enherbement peut, par exemple, la diminuer. L'ITV a constaté que seuls 20 % des produits ne changent jamais de catégorie, quelles que soient les caractéristiques de la parcelle et les conditions d'utilisation. Les autres produits varient énormément.
Pour garder en mémoire le résultat de la simulation, il faut imprimer la page. Enfin, en cas de problème, l'utilisateur peut cliquer sur le manuel d'aide du menu.
Ce logiciel a quelques limites : il ne prend pas en considération les caractéristiques intrinsèques des produits, ni la présence de haies. Comme le souligne Philippe Kuntzmann, de l'ITV de Colmar, ' PhytoChoix est juste un module d'aide à la décision, un outil de sensibilisation '. Il est disponible auprès de l'ITV, à 45 euros le CD-Rom.
DiaPhyt, quant à lui, donne les risques que chaque utilisation de phytos entraîne pour sept modules : santé humaine, santé animale, organismes aquatiques, faune sauvage terrestre, abeilles domestiques, auxiliaires entomophages et résistances aux produits.
Tout d'abord, l'utilisateur clique sur ' Paramètres généraux de l'exploitation '. Il rentre les caractéristiques du matériel de traitement, de l'environnement de l'exploitation, de la gestion des produits phytosanitaires et du pulvérisateur. Une fois cette première page validée, il détaille ses parcelles dans le ' Parcellaire '. Il doit, entre autres, renseigner la surface cultivée, la date de récolte, l'historique de la parcelle et l'environnement immédiat de la parcelle. Il passe ensuite dans ' Traitement ', où il détaille la date du traitement, sa durée, le nom du produit, sa dose, etc. Le logiciel est équipé de deux alarmes. La première s'allume si le délai avant récolte n'est pas respecté, et la seconde si la dose est trop importante.
A partir de ces données, le logiciel va déterminer le risque que ce type d'utilisation, conjugué à la nature de la parcelle, va provoquer sur chacun des sept modules. Sur l'écran final, l'utilisateur retrouvera donc un tableau composé de douze colonnes : date de traitement, nom de l'opérateur, identification de la parcelle, culture, produit phytosanitaire employé, et les modules à risques.
Tous les traitements effectués sur cette parcelle apparaissent également, ce qui permet de visualiser tout l'historique. Pour chaque module, un rond de couleur : vert pour un risque faible, orange s'il est moyen, rouge s'il est important, bleu s'il est incalculable. A ce moment-là, c'est à l'utilisateur de décider si les risques lui paraissent acceptables. Dans le cas contraire, en cliquant sur les icônes des modules à problèmes, il accède au détail des critères influant dessus. Il peut décider d'en modifier un ou plusieurs. Il voit si le risque augmente ou baisse grâce à une réglette colorée.
En outre, le logiciel est doté d'une fonction recherche pour visualiser, par exemple, tous les traitements effectués par un opérateur en particulier. Enfin, il possède un guide d'utilisation qui est, en fait, un accompagnement de l'utilisateur dans sa réflexion. ' Le but de cet outil est de permettre aux utilisateurs de phytos de voir où est le problème, à quel moment ils ne prennent pas assez de précautions, etc. Ce n'est en aucun cas une liste de produits. C'est une invitation à la réflexion ', explique Philippe Delval, de l'Acta.
Ce logiciel est plus long à utiliser que PhytoChoix, car il y a plus de critères à rentrer. C'est un outil de gestion des traitements à long terme. A l'heure actuelle, il n'est pas encore finalisé.