ImprimerCertaines espèces de cochenilles sont des vecteurs de virus. Des études sont en cours pour préciser leur impact réel dans la dissémination du virus de l'enroulement.
Prélevant la sève, les cochenilles peuvent, lors de très fortes infestations, provoquer une défoliation précoce ou le mauvais aoûtement des sarments. La production de miellat favorise également le développement de la fumagine. Ce champignon noir recouvre les feuilles et diminue par conséquent la surface foliaire photosensible. Mais ces problèmes ne sont pas fréquents et, excepté pour le raisin de table, la présence de fumagine sur les baies n'est pas très grave.
Par contre, depuis le début des années 80, on sait que les cochenilles sont des vecteurs de différentes souches du virus de l'enroulement, notamment des souches 1 et 3, qui sont les plus fréquentes en France. Actuellement, neuf cochenilles appartenant à trois familles différentes sont recensées sur vigne en France. Sept ont été décrites comme des vecteurs de virus. Mais toutes ces espèces n'ont pas la même nuisibilité. Parmi celles qui sont préoccupantes, on trouve la cochenille du cornouiller ( Parthenolecanium corni). En plus de transmettre la souche 1 du virus de l'enroulement, elle peut pulluler et provoquer des dégâts importants. Deux autres espèces sont également préjudiciables. La cochenille floconneuse de la vigne ( Pulvinaria vitis) est vectrice de la souche 3 et la bohémienne ( Heliococcus bohemicus) peut transmettre les souches 1 et 3. Cette transmission, prouvée au laboratoire, fait actuellement l'objet de suivis parcellaires en Bourgogne, en Champagne et en Alsace. Ils ont pour but de vérifier, sur le terrain, l'importance du rôle des cochenilles dans la propagation de l'enroulement.
A l'heure actuelle, la lutte contre les cochenilles est très rarement spécifique. En cas de fortes infestations, il faut utiliser, pour le traitement en deuxième génération de tordeuses, des produits ayant une action secondaire contre les cochenilles. Une intervention spécifique peut être parfois nécessaire dans les parcelles conduites en confusion sexuelle.