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Ochratoxine : protéger les grappes

La vigne - n°152 - mars 2004 - page 0

Sans traitement curatif permettant d'éliminer la mycotoxine pendant la vinification, on ne peut que limiter la contamination au vignoble en luttant contre les vers de la grappe et en appliquant certains antibotrytis ou antimildious.

L'ochratoxine A (OTA) est une mycotoxine qui se retrouve dans le sang humain et provoque différentes pathologies. A l'heure actuelle, aucune limite réglementaire pour cette substance n'existe, bien que, selon Benoit Herlemont, de la Protection des végétaux, ' cela reste un objectif '. Seul l'OIV recommande une teneur maximale dans le vin de 2 µg/l.
Depuis 1998, de nombreuses études ont été lancées par différents acteurs de la filière vitivinicole. Une cartographie des vins français a été réalisée en 1999 et en 2000. Selon ces études, 86 % des vins contiennent moins de 1 µg/l d'OTA et moins de 1 % des échantillons dépassent 10 µg/l. Les régions les plus touchées sont celles proches de la Méditerranée.
La production d'OTA est uniquement corrélée avec la présence du champignon du genre Aspergillus au vignoble. L'espèce A. carbonarius est responsable de 96 % de cette production. Les teneurs en OTA, faibles à la fermeture de la grappe, augmentent progressivement pendant la maturation et la surmaturation des baies. Il existe aussi un effet millésime. De fortes pluviométries en août et en septembre favoriseraient les teneurs élevées en OTA. De plus, le champignon étant incapable de coloniser une baie intacte, il nécessite soit une blessure, soit une dégradation pelliculaire par la pourriture grise ou par la surmaturité. Les vers de la grappe auraient un rôle essentiel, à la fois par les morsures qu'ils occasionnent, mais également en favorisant la dissémination des spores.
Sans traitement curatif pendant la vinification, des moyens de lutte contre la contamination au vignoble ont été testés. Il en ressort qu'une bonne maîtrise des vers de la grappe peut entraîner une réduction de 80 % de la contamination en OTA. Divers traitements fongicides ont également un effet secondaire sur cette contamination. In vitro, le folpel ou le thirame ont une action sur la germination des conidies d' Aspergillus. Divers antibotrytis, comme le fluazinam, le fludioxonil et surtout les anilinopyrimidines (cyprodinil, pyriméthanil), ont une activité importante sur les spores et le mycélium du champignon. Au vignoble, les fongicides Scala et Switch confirment les bons comportements de leurs matières actives au laboratoire. Le Mikal a également permis une forte diminution de la contamination.

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