Dans les zones concernées, les traitements obligatoires contre la cicadelle de la flavescence dorée faisaient peur. Alors que les problèmes d'acariens devenaient de plus en plus rares, on craignait une remontée des populations d'araignées rouges et jaunes nécessitant des traitements spécifiques. Bref, la rupture d'un équilibre fragile. Or, s'il existe bien des parcelles où les traitements contre la cicadelle jaune ont éradiqué les auxiliaires, ces cas restent minoritaires. ' Sans parler de résistance, les typhlodromes semblent s'adapter à ces traitements systématiques ', constate Bernadette Ruelle, du SRPV de Montpellier.
Une étude de l'ITV de Bordeaux a suivi les conséquences des traitements obligatoires avec des pyréthrinoïdes et des organophosphorés pendant trois ans. Il en ressort que les seconds sont moins néfastes que les premiers. Les pyréthrinoïdes ont un effet de choc important, ramenant les populations d'auxiliaires de dix formes mobiles par feuille à une seule. Par contre, les typhlodromes s'adaptent. Les populations se reconstituent à 50 % la deuxième année, et à 75 % la troisième. Cela ne veut pas dire que l'on peut traiter à tout va sans faire attention.
Dans le cas où les populations sont peu nombreuses, il faut absolument éviter les spécialités toxiques et, si possible, celles moyennement toxiques. Un autre exemple de cette adaptation est celle liée à l'utilisation de dithiocarbamates. Le mancozèbe est en théorie très toxique vis-à-vis de ces auxiliaires. Mais la résistance de certaines populations de Kampimodromus aberrans , constatée dans les parcelles, a été démontrée au laboratoire par l'équipe d'acarologie de l'Inra de Montpellier.