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La vigne prend son temps, les viticulteurs également

La vigne - n°153 - avril 2004 - page 0

La fraîcheur de mars a ralenti le démarrage de la vigne, permettant aux viticulteurs de terminer les travaux d'hiver dans de bonnes conditions. En fin de mois, la vigne commençait à bouger.

'Cela faisait longtemps qu'on n'était pas revenu à une année normale ', note Olivier Lelièvre, de la Maison du vin à Gaillac (Tarn). Dans l'Aude, le débourrement est tardif par rapport à l'année 2003, elle-même tardive : début avril, les chardonnays avaient débourré, les autres cépages commençaient tout juste à bouger. Dans l'Ardèche, on était encore au stade hivernal, quand le littoral varois voyait les deux ou trois premières feuilles étalées.
Ce retard est bien accueilli, notamment dans les régions septentrionales. ' On craint un peu moins le gel de printemps cette année, se réjouit Nadège Brochard, dans le Muscadet. Début avril 2003, les chardonays avaient une feuille étalée ; cette année, on est au stade pointe verte. '
En Loir-et-Cher, Michel Badier n'a pas encore vu de signes de débourrement : ' En 2003, c'était le 1 er avril. Cette année, on n'attend pas la pointe verte avant le 18 ou 20. Or, les risques de gel courent surtout jusqu'au 25. ' Les Champenois sont rassurés : les chardonnays étaient au stade bourgeon dans le coton le 5 avril ; les pinots gonflaient tout juste. Dans le Gard où les vignes étaient plus avancées, Jacques Oustric se réjouissait du mistral qui s'installait : ' C'est notre meilleur antigel. '
De plus, la saison 2003 s'étant terminée tôt, cela donne plus de temps aux viticulteurs pour terminer leurs travaux. En Gironde, il ne restait que quelques parcelles à plier le 5 avril. La vigne commençait tout juste à débourrer. Les viticulteurs s'apprêtaient à réaliser les traitements contre l'excoriose, et s'organisaient pour la pose des capsules pour la confusion sexuelle, comme en Dordogne ou dans le Tarn.

Dans le Gers, les Charentes, en Alsace ou en Champagne, le liage se termine ; il est fini dans le Tarn, en Dordogne, ou en Saône-et-Loire. L'Aude a pris du retard pour le désherbage à la suite des pluies abondantes de fin mars. ' S'il pleut encore, il sera difficile de rentrer dans certaines parcelles ', annonçait Cédric Lecareux début avril. Les autres vignobles n'ont pas été très arrosés en mars, ce qui a permis la réalisation du travail du sol, des désherbages et des plantations dans de bonnes conditions. En Alsace, les sols accusent un déficit hydrique marqué. Dans le Var, Emmanuel Rouchaud souligne que ce déficit (150 mm en cumul depuis janvier), associé au vent, a gêné les désherbages.
La vigne étant peu avancée, il n'était pas encore question, début avril, de problèmes parasitaires. La Protection des végétaux d'Aquitaine signale que les oeufs d'hiver de mildiou sont mûrs. ' Potentiellement, quand la vigne aura des feuilles et que les conditions seront favorables, le mildiou pourra se développer ', traduit Laurent Bernos. Il n'attend pas de risque avant le 20 avril. Dans les zones précoces du Var, et dans le Gard, les premiers traitements contre l'oïdium étaient annoncés. Dans le Var, les vols de première génération de vers de la grappe ont commencé.

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