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Remplissage et rinçage des pulvés : simplifiez-vous la vie

La vigne - n°153 - avril 2004 - page 0

Pour éviter les débordements lors du remplissage des pulvérisateurs, les viticulteurs peuvent à présent s'équiper de débitmètres ou de stations prévues à cet effet. Pour limiter les pollutions avec les fonds de cuves, deux solutions s'offrent à eux.

Afin de faciliter le remplissage, qui est la source de 85 % des problèmes de pollution, le viticulteur peut soit s'équiper de volucompteurs, soit d'une station de remplissage, individuelle ou collective. La chambre d'agriculture du Gard (Nîmes) a mis au point une station collective, nommée Top Remplissage. Sa cabine est en béton armé teinté, et pèse 1,5 t. Une potence tournante, montée sur roulement à billes, est installée au-dessus. Ainsi, on peut amener le tuyau d'eau juste en haut de la cuve du pulvérisateur. L'arrivée d'eau est équipée d'un volucompteur, qui permet de surveiller la quantité d'eau envoyée dans le pulvérisateur, et donc d'éviter tout débordement.
Lorsque le volume est atteint, le viticulteur coupe l'eau par le biais d'une vanne quart de tour. Enfin, la cabine est dotée d'une porte à fermeture trois points, à clé ou à carte électronique, ce qui permet de ' limiter le vandalisme ', estime Jean-Luc Demars, de l'ITV d'Epernay. Chaque viticulteur peut ainsi entreposer en toute tranquillité les produits qu'il est en train d'utiliser. Le coût de cette installation est de 5 000 euros HT, pour tous les acheteurs situés en dehors du Languedoc-Roussillon. A cela se rajoute le coût du transport de Nîmes à l'exploitation. Dans le Languedoc-Roussillon, la cabine vaut 6 500 euros HT. Elle est installée par les chambres d'agriculture de la région, qui ont passé un accord avec celle du Gard, prévoyant la pose de la cabine et la formation à son utilisation, le suivi de l'installation et le montage du dossier de prise en charge financière (qui peut aller jusqu'à 80 %).
Par ailleurs, l'entreprise Hydro-Pulvé, à Courtisols (Marne), commercialise une station individuelle : le Remplisseur. Il est doté d'une potence, d'un volucompteur programmable, d'un clapet antiretours, ainsi que d'un système antidébordement, qui coupe l'arrivée d'eau, une fois que la cuve est pleine. Le Remplisseur vaut environ 3 050 euros. Jean-Luc Demars souligne cependant que la station ' n'est pas sécurisée, et est onéreuse pour une personne seule '.

La solution la plus simple et la moins onéreuse reste l'ajout de volucompteurs sur l'arrivée d'eau. Cela permet de maîtriser le remplissage, et d'éviter tout débordement, puisque le viticulteur peut surveiller le volume envoyé dans la cuve, ou programmer l'arrêt du remplissage à un volume donné. Plusieurs entreprises proposent ce type d'appareil.
C'est le cas de la société Scatair Pulvéjuste, basée à Blanquefort (Gironde), qui commercialise un compteur, nommé Topnivo. Un débitmètre, raccordé à une électrovanne, est fixé sur l'alimentation en eau. Par le biais d'une console, l'utilisateur programme la quantité d'eau qu'il veut mettre dans sa cuve et lance l'ordinateur. Celui-ci mesure le débit par minute ou calcule le volume écoulé. Quand la quantité d'eau programmée est atteinte, l'ordinateur commande l'électrovanne, qui coupe l'arrivée d'eau. Cet équipement se branche sur du 12 V, dans le tracteur par exemple, ou sur du 220 V. Il est disponible de 667 euros à 750 euros, suivant le diamètre des raccords.
De même, la société Buisard, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), fabrique toute une gamme de débitmètres : les Bravo. Le plus simple est le débitmètre mécanique, qui vaut 60 euros. Il signale uniquement le volume écoulé. L'entreprise propose ensuite un volucompteur électronique, qui est à 550 euros. Il indique soit le débit minute, soit le volume total. Mais Sébastien Picot, de l'entreprise Buisard, conseille plutôt de s'équiper ' du débitmètre mécanique, qui est plus simple à utiliser et beaucoup moins cher '. Le troisième produit de la gamme est un débitmètre électronique, programmable. Ce système est intéressant, car il stoppe l'alimentation une fois que le volume désiré est atteint. Il est disponible à partir de 625 euros. On peut également avoir un débitmètre électronique avec un relais qui actionne une alarme (gyrophare ou sonore), ou encore un débitmètre installé sur le pulvérisateur.

L'entreprise Tecnoma, basée à Epernay (Marne), commercialise le Volutop. C'est un débitmètre simple. En diamètre un pouce (jusqu'à 220 l/min), ce système vaut 435 euros. Néanmoins, ' ces systèmes nécessitent une prise d'électricité proche de l'arrivée d'eau, ce qui n'est pas toujours possible, et peut être dangereux ', estime Renaud Cavalier, de la chambre d'agriculture du Gard. A l'issue du traitement, même après désamorçage de la pompe, il reste toujours un volume résiduel dans la cuve, dans les tuyaux ou dans la pompe.
Pour éviter qu'il ne contamine l'environnement, l'utilisateur peut avoir recours à plusieurs instruments. Les nouveaux pulvérisateurs sont généralement équipés de circuits facilitant le rinçage à la parcelle. De plus, Tecnoma fabrique un système de rinçage automatique : l'Autonet. Cet instrument permet de diluer les fonds de cuve et de rincer le circuit de pulvérisation sans avoir à se lever du tracteur. Sur le boîtier Autonet de sa cabine, l'utilisateur rentre la quantité d'eau qu'il souhaite transférer dans la cuve de pulvérisation. Un moteur électrique ouvre la vanne, qui relie le réservoir d'eau de rinçage à la cuve principale. La quantité d'eau programmée coule dans la cuve. A l'issue du transfert, la vanne se referme. Le viticulteur peut alors pulvériser le fond de sa cuve dilué sur sa parcelle. Cette option vaut 650 euros. Ce système est pratique et respecte l'environnement. Cependant, ' il nécessite une baisse du régime moteur ', comme le souligne un conseiller.

La société Proharam Concept, basée à Cornebarrieu (Haute-Garonne), a, quant à elle, développé un dispositif de pulvérisation particulier : le SP. ID 1 (Spraying par injection directe). Adaptable sur tous les pulvérisateurs, le SP. ID 1 consiste à ajouter un bloc d'injection entre la cuve principale du pulvérisateur et sa pompe. Des petites cuves (entre une et six), dans lesquelles on verse les produits phytosanitaires purs, sont reliées à l'injecteur. Lors de la pulvérisation, ce dernier aspire en même temps l'eau claire de la cuve principale et le contenu des petites cuves. Un calculateur, présenté sous forme de console, est placé dans la cabine. Il gère le dosage des injecteurs, et contrôle de façon continue les quantités de produits consommées.
De plus, il peut lancer la procédure de rinçage automatique des cuves. Lorsque l'une d'elles est vide, l'utilisateur est prévenu par un signal. Il peut alors décider de la recharger ou de lancer le rinçage automatique.
A la fin du traitement, le viticulteur pourra récupérer les produits restants, puisqu'ils n'ont pas été dilués, et lancer le rinçage. Ce système est commercialisé à partir de 7 625 euros HT. Renaud Cavalier estime qu'' il est intéressant, même s'il nécessite quelques adaptations pour accueillir de plus grosses quantités de produits, ainsi que des produits phytosanitaires sous forme solide '.
Enfin, au niveau du nettoyage de l'extérieur du pulvérisateur, il n'existe encore aucun outil...

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