'Nous devons tenir compte du contexte économique : nous sommes dans une situation de surstockage. Pour l'AOC Médoc, nous avons un coefficient de stockage de 2, alors que l'équilibre est à 1,7. Pour le Haut-Médoc, nous avons dépassé 2,2, l'équilibre étant à 2. Il faut trouver des solutions immédiates pour pallier cette crise qu'on espère momentanée. Or, l'arrachage est une solution à moyen terme. Pour agir rapidement sur les marchés, mieux vaut opter pour la réserve qualitative et essayer de diminuer les rendements. A l'aide de différentes simulations, nous avons montré qu'avec un rendement de 66 hl/ha cette année (rendement butoir), nous allions multiplier par deux le volume de surstockage. Avec des rendements identiques à 2003 (56 hl/ha en Médoc et 55 hl/ha en Haut-Médoc), le surstockage serait multiplié par 1,5 dans les deux AOC, alors qu'à 48-50 hl/ha (rendement de base), il resterait stable.
Mais nous devons trouver un compromis entre la rentabilité des exploitations et un rendement qui corresponde à la réalité commerciale. Nous ne pouvons pas fixer un rendement trop bas pour ne pas pénaliser les vignerons qui vendent surtout en vrac, ni trop haut pour ne pas faire chuter les prix. Quoi qu'il arrive, le rendement autorisé sera au maximum de 55 hl/ha. Il sera éventuellement revu à la baisse, en fonction des conditions climatiques et de la réalité économique, d'ici aux vendanges.
Une politique de rendements bas peut pénaliser les viticulteurs qui ne maîtrisent pas leur commercialisation. Par contre, un laisser-aller entraînerait une aggravation de la situation. '