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Elargissement de l'Union européenne : un faible impact

La vigne - n°154 - mai 2004 - page 0

Le passage de l'Union européenne à vingt-cinq membres aura peu de conséquences sur le marché du vin. L'arrivée, dans deux ans, de la Bulgarie et de la Roumanie devrait en avoir davantage.

Selon l'Onivins, l'élargissement de l'Union aux dix pays d'Europe centrale et orientale (Peco) et aux deux îles méditerranéennes que sont Malte et Chypre devrait avoir un faible impact sur notre secteur viticole. Dans son étude, (publiée dans Onivins Infos n° 111, de mars 2004), l'office montre que ' si l'agriculture de cet ensemble a un poids conséquent, c...s le secteur viticole y occupe une place plus limitée '.
Quand on analyse les chiffres de 2001 - les seuls utilisables pour les comparaisons, car certains départements statistiques enregistrent des retards de trois ans ! - on constate que la production des douze représente un peu moins de 15 millions d'hectolitres (Mhl), soit moins de 10 % de celle de l'Europe des quinze. En superficie, leurs vignobles pèsent près de 14 %, de celui de l'UE à quinze. Quant à la consommation de vin, elle représente moins de 10 % de celle de l'Europe avant son élargissement.
Les statistiques prévisionnelles des six pays viticoles entrés dans l'Europe, depuis le 1 er mai 2004 (Chypre, Hongrie, Malte, République tchèque, Slovaquie et Slovénie) montrent que leur récolte 2003, selon la Commission, s'élèverait à 6,2 Mhl, soit 4 % de la production de l'Europe à quinze. ' L'élargissement à vingt-cinq pays aura donc un impact très limité sur l'augmentation de l'offre ', concluent les experts. Ce qui les inquiète un peu plus, ce sont les candidatures de la Roumanie et de la Bulgarie. L'Onivins relève que ' leur intégration correspondrait à l'apport de 350 000 ha supplémentaires '. Et de prendre pour exemple concret celui de la Roumanie : le rendement moyen apparent y est faible, mais ce pays possède un potentiel de production voisin de celui des régions Aquitaine et Paca réunies. Du côté des marchés intérieurs, on note des profils très variés selon les pays. Il y a ceux qui parviennent à exporter (Bulgarie, Hongrie et Slovénie), ceux qui autoconsomment (Roumanie), les pays qui produisent et qui ont une consommation individuelle moyenne (Slovaquie et Chypre), voire relativement faible (Malte).

Tout laisse à penser que la tradition viticole de ces trois pays devrait encourager un changement dans les pratiques de consommation. On note également le cas de la République tchèque : productrice, faiblement consommatrice, mais bonne importatrice... Quant aux quatre pays non viticoles, leur consommation individuelle reste faible (Pays baltes et Pologne).
Dans ce groupe des douze, la première boisson reste la bière. La République tchèque arrive en tête avec 160 l/hab/an, suivie par la Slovaquie et la Slovénie (environ 100 l/hab/an). L'évolution des comportements vis-à-vis du vin est variable : légère augmentation de la consommation en Hongrie, République tchèque, Pologne ; stabilité en Bulgarie et Slovaquie, mais baisse en Roumanie et Slovénie.
L'analyse des statistiques d'exportation de vins français montre que les échanges sont encore limités vers ces douze pays. Par contre, dans le secteur des bois et plants de vignes, ces destinations pèsent de plus en plus, depuis 1995. La Bulgarie, notre troisième client en 2003 en nombre d'unités, achète 12 % des exportations françaises de bois et plants.
Du point de vue politique, l'adhésion des nouveaux pays dans l'Union européenne aura aussi un impact. Un exemple : jusqu'à présent, la régulation des marchés des vins de table repose sur le mécanisme de distillation. Concrètement, une aide est versée aux distillateurs, si un prix minimum a été payé au producteur de vin ou des sous-produits livrés à la distillation. Cette indispensable séparation, au moins juridique, entre le producteur de vin et le distillateur est la règle générale dans l'UE à quinze. Or, dans de nombreux pays adhérents, ce sont les mêmes entreprises qui réalisent les deux opérations... Cela risque d'engendrer certaines difficultés à la mise en oeuvre des mécanismes de distillation... Les plus pessimistes pensent que la Commission pourrait se saisir de telles difficultés pour tenter de réduire le coût budgétaire de la gestion du secteur viticole...

Viennent d'entrer dans l'Union : l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie, la Slovénie, Chypre et Malte. La Roumanie et la Bulgarie devraient suivre en 2007.


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