ImprimerDe plus en plus de restaurateurs participent aux actions de promotion des vins menées par les interprofessions. Elles permettent de soutenir leurs ventes face à la crise et de fidéliser leur clientèle.
Les ventes de vin en restauration souffrent : la consommation ne cesse de diminuer, et ' l'effet Sarkozy ' a amplifié le phénomène. Les bouteilles de vin trônant sur les tables sont plus rares, et les restaurateurs accusent le coup. Dans ce contexte, toutes les actions de promotion des vins en restauration mises en place par les interprofessions sont les bienvenues. ' Les restaurateurs nous sont reconnaissants des aides que nous leur apportons ', constate Olivier Legrand, chef de produit au service marketing France d'Inter-Rhône.
En octobre 2003, cette interprofession a mis à l'honneur les côtes-du-rhône-villages dans les restaurants parisiens. Les participants ont reçu un kit-promotion qui contenait un affichage de table, des verres Inao Côtes du Rhône, un chevalet de table... Inter-Rhône avait également organisé un jeu-concours pour les consommateurs avec, à la clé, des week-ends ' Découvertes des Côtes du Rhône Villages ', et des coffrets de vins. 450 établissements ont participé à cette opération. Une aubaine. ' Plus de 70 % des restaurateurs ont vu une augmentation des ventes, de 20 à 50 % par rapport à une période normale. Seuls 6 % n'ont pas vu d'effet ', note Olivier Legrand.
Les consommateurs ont bien perçu cette action puisque le jeu-concours a remporté un vif succès. ' Nous avons reçu 3 000 réponses, dont plus de 500 au bout d'une semaine. Les consommateurs ont besoin d'une promotion active, d'un rappel sur la multiplicité des vins français. Il faut aiguiser leur curiosité. '
Inter-Rhône a réitéré l'opération en avril 2004 en proposant, entre autres, la vente de vin au verre et un wine bag permettant de remporter une bouteille entamée. 98 % des participants d'octobre ont renouvelé leur engagement. En plus, leur nombre est passé de 450 à 600, une hausse qui témoigne de l'intérêt des restaurateurs pour ce type d'opérations.
Forte de ces succès, Inter-Rhône poursuit dans cette voie. Du 24 juin au 18 juillet, ce sont les Côtes du Ventoux et du Lubéron, les Costières de Nîmes et les Coteaux du Tricastin qui sont partis à l'assaut de la capitale.
Pour faire connaître les AOC du Languedoc au niveau national, le CIVL (Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc), au moment du Printemps du Languedoc, a mis à disposition des restaurateurs des kits de publicité sur le lieu de vente (affiches, fiches de dégustation...) et des doggy bag . 1 000 restaurateurs ont joué le jeu alors qu'au départ, le CIVL n'avait prévu que 400 kits. ' Nous avons des retours plutôt satisfaisants. Le sac à emporter a beaucoup séduit les restaurateurs. C'est un moyen de fidéliser les consommateurs et de booster les ventes. Les restaurateurs ont besoin d'opérations récurrentes pour soutenir leurs cartes ', remarque Christophe Logeais du CIVL.
' Sur un marché total en baisse de 4 % en 2003, nous sommes entre - 12 et - 14 % pour les AOC du Languedoc. Ce type d'opérations permet de combler notre déficit de notoriété en restauration. Nous avons des projections de progression énormes ', estime Christophe Jammes, au CIVL.
Au CIVN (Comité interprofessionnel des vins de Nantes), la stratégie est régionale et s'articule autour des accords muscadet-sur-lie-poisson. Elle est menée depuis trois ans. 70 restaurants de Loire-Atlantique et 142 du grand Ouest participent aux opérations. Ils reçoivent chacun un kit (affiche, set de table, tablier, torchon, ardoise, livret recettes, coupelles addition). ' Les kits ont évolué vers des outils pérennes, pour une communication à long terme ', explique Caroline Guiet, responsable de la communication au CIVN.
Cette année, les restaurateurs de Loire-Atlantique ont été recrutés en direct par le CIVN, ce qui lui a permis d'échanger avec eux sur l'image du muscadet, sur leurs attentes... ' Le livret recettes offert pour l'achat d'un menu muscadet-sur-lie fonctionne bien. Il valorise le restaurant et le muscadet-sur-lie. Les restaurateurs sont toujours demandeurs d'outils pour les aider . '
Grâce à ces actions, les ventes de muscadet se maintiennent en restauration. ' Mais l'équilibre est fragile. Il y a encore beaucoup d'efforts à faire, d'où un renforcement de la communication ', dit Caroline Guiet.
De son côté, InterLoire est présent en restauration depuis trois ans. Depuis 2003, elle envoie deux fois par an une lettre d'information à 35 000 restaurateurs. Elle présente l'état du marché et les différentes actions de promotion qu'elle mène. Parallèlement, elle distribue des kits promotionnels. Environ 3,5 millions de sets de table sont mis à disposition des restaurateurs chaque année. Sans compter les opérations spécifiques en collaboration avec les entrepositaires. Ces efforts payent puisque les vins de Loire se maintiennent bien en restauration.
Le CIVB mène différentes opérations dont celle du Cercle Bordeaux privilège. De 700 membres en 2003, ils sont plus de 1 000 en 2004. Ils doivent référencer au minimum six appellations différentes de Bordeaux. A l'entrée de leur établissement, une plaque signale la présence d'une belle carte de bordeaux rouges, rosés, blancs. Selon le nombre de références, la plaque peut être de couleur bordeaux, argent, or ou diamant.
' Cette année, 35 % des établissements en plaque bordeaux sont passés en argent, 15 à 20 % de l'argent à l'or. La première plaque diamant récompensant les établissements de plus de dix-huit références vient d'être remise à un restaurateur qui en propose vingt-cinq ', se réjouit Jean-Marc Koch. D'autres actions (Duo Bordeaux et Emportez Bordeaux) ont reçu un bon accueil.
Mais comme le remarque Jean-Marc Koch, l'autre problématique en restauration est le manque de formation. Un autre chantier !
