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archiveXML - 2005

Le décompactage ravive les sols maltraités

La vigne - n°162 - février 2005 - page 0

Sous-solage et décompactage se développent. Ils permettent aux sols tassés de respirer. Mais ils diminuent leur portance. Il faut donc prendre quelques précautions.

Les pratiques culturales de ces dernières années ont profondément modifié la structure des sols. La non-culture et l'utilisation de matériels de plus en plus puissants, et donc de plus en plus lourds ont provoqué le compactage des sols viticoles dans de nombreuses zones. C'est le cas notamment en Anjou, en Bourgogne et en Languedoc-Roussillon. Dans ces régions, le décompactage et le sous-solage se développent. Le but de ces opérations est d'aérer les sols, d'en fractionner la structure, ainsi que de casser la semelle de labour, qui a des répercussions néfastes sur le sol et la vigne. En effet, le compactage diminue la circulation de l'eau et des gaz dans le sol, limite le développement des micro-organismes, et donc la dégradation de la matière organique. Il gêne la croissance des racines, ce qui rend l'implantation de la vigne et la complantation plus difficiles. Il augmente le ruissellement, la sensibilité à l'érosion et les risques d'excès d'eau. Par ailleurs, le compactage diminue l'impact de la désinfection et la pénétration des engrais. Enfin, en fragilisant la vigne, il la rend sensible aux stress hydriques et aux attaques de maladies.
Pour décompacter les sols, plusieurs critères et précautions sont à prendre en compte. ' Il faut sous-soler un rang sur deux, sur un sol ressuyé aussi bien en surface qu'en profondeur ', conseille Pierre Petitot, de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or.

' Le sous-solage diminue la portance des sols, complète Christophe Gaviglio, de l'ITV de Montpellier. Il est difficile de rentrer de la parcelle après. Mieux vaut donc passer le décompacteur un rang sur deux, afin de pouvoir rentrer dans l'autre rang, et changer l'année suivante. Les meilleures périodes pour décompacter sont l'automne et l'hiver, mais il faut faire attention à ce que le sol ne soit pas trop humide. Le cas échéant, le passage de la lame risquerait de lisser la terre . ' Enfin, il préconise de travailler à 50 cm au maximum.
Mêmes échos à la chambre d'agriculture de la Gironde, qui recommande de réaliser le sous-solage sur la période s'étendant entre la fin des vendanges et le débourrement, sur un sol pas trop humide, à raison d'un rang sur deux, afin de ne pas trop fragiliser la vigne. Elle conseille aussi de creuser une petite fosse dans la parcelle avant de décompacter, celle-ci devant servir à vérifier si l'opération est nécessaire. Dans l'affirmative, elle aide à voir sur quelle profondeur et sur quelle largeur il faut intervenir. De même, elle suggère de tester la compaction des horizons avec une pointe de couteau, et de repérer les zones de passage des roues.
Il faut ensuite choisir l'outil adéquat, en fonction de la profondeur et de la largeur de la zone concernée, et suivant le but recherché. Pour faciliter le choix, la chambre d'agriculture de la Gironde a réalisé des essais avec différents matériels, et les a classés en plusieurs catégories. Les sous-soleuses et les rippers sont des décompacteurs lourds, aptes à briser des couches profondes (30 à 70 cm) et à éliminer les excès d'eau, tandis que les décompacteurs travaillent plus superficiellement (20 à 40 cm). Par ailleurs, les outils à dents incurvées éclatent de plus grandes zones que ceux à dents droites.

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