L'écomusée de Montagne, près de Saint-Emilion, invite ses visiteurs à parcourir ses salles, son jardin, puis son sentier pour découvrir les traditions, les croyances et les méthodes de travail des vignerons d'autrefois.
Secrets de chais, mystères de la vigne, magie des traditions vigneronnes. .. l'écomusée du Libournais, à Montagne (Gironde), réveille la mémoire. ' C'est une synthèse de l'histoire du territoire. Nous restituons un ensemble d'éléments acquis, qu'ils soient techniques, scientifiques, contemporains, historiques, naturels ou culturels... ', commente Didier Lanau, l'animateur.
Evidemment, la viticulture et la vinification y occupent une place prépondérante, devant la batellerie et l'exploitation des carrières de pierre.
La création de l'écomusée date de 1986, à l'initiative de l'Association des amis des arts et traditions populaires du Libournais, avec la complicité du lycée viticole de Montagne. Les bonnes années, il accueille 8 000 visiteurs. Il occupe 5 000 m², dont 600 m² de salles. Il se subdivise en quatre espaces : ' Le musée du vigneron ', une exposition ' Voyage en terres du vin ', un jardin ' Des plantes bavardes ' et ' Le sentier du bois de bonde ', qui est une balade au coeur des vignes. ' Le musée du vigneron ' présente la vie quotidienne du vigneron d'autrefois, alors paysan, avec son habitation, son chai et ses outils de travail.
L'espace ' Voyage en terres du vin ' est une galerie d'objets, d'outils, de photographies, de cartes et de documents anciens. ' L'objectif est de relier le passé au présent de la vigne, en laissant le visiteur libre de son interprétation ', dit Didier Lanau.
Aménagé à l'extérieur de l'écomusée, le jardin ' Des plantes bavardes ' illustre l'importance économique et sociale des végétaux. Des panneaux indiquent le nom des plantes, leur appartenance botanique et leurs usages locaux. Le jardin rappelle des croyances autrefois partagées, des gestes oubliés. Il expose aussi un certain nombre de savoir-faire avec ' les plantes pour travailler '. Ces plantes fournissaient toutes sortes d'accessoires aux vignerons. L'osier (ou vime rouge) était employé pour attacher les sarments de vigne, ou bien pour la ligature des cercles de fûts en tonnellerie. Le charme cerclait les grandes cuves de fermentation en bois. Les longues pailles de seigle protégeaient les bouteilles pendant les transports.
D'autres plantes mettaient le vigneron en alerte. Le rosier l'avertissait de l'arrivée de l'oïdium. Il observait régulièrement les ' plantes météo ' comme le souci des vignes, la traînasse, ou encore le liseron dont les fleurs ou les feuilles se referment à l'approche de la pluie.
Quant au ' Sentier du bois de bonde ', il a été conçu avec le Syndicat des crus des satellites de Saint-Emilion. C'est une balade commentée de 4 km. Elle est accessible sur réservation et pour les groupes. Elle serpente au coeur du vignoble de Montagne Saint-Emilion. Elle permet de mieux comprendre la vie des vignerons d'autrefois. ' Par exemple, les cabanes vigneronnes, conçues pour abriter les hommes et le matériel, datent d'une époque où l'on partait travailler pour la journée, souligne Didier Lanau. On découvre aussi que l'osier était cultivé en têtard au bord des vignes ' .
Sur demande, l'écomusée anime des visites gourmandes avec trois pôles de dégustation comparative sur l'effet du terroir, sur l'encépagement, sur la tonnellerie et le travail de l'élevage, afin de mesurer l'effet du bois sur le vin.