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Un surcoût humain et matériel

La vigne - n°163 - mars 2005 - page 0

Le passage à la contre-étiquette augmente le budget étiquetage de 20 à 40 %. La plupart du temps, il faut aussi prévoir un investissement en matériel.

'Je note que l'essor de la contre-étiquette s'est souvent fait au détriment de celui de la collerette. Pour garder un prix de revient identique, le client sacrifie la seconde pour se payer la première ', constate Alain Courbière, du groupe Autajon, basé à Orange (Vaucluse). On touche là le noeud du problème : le seul frein à la généralisation de la contre-étiquette est son coût ! Le budget étiquetage augmente de 20 à 40 %, selon les imprimeurs et le type de projet. En période récessive, bien des vignerons hésitent à franchir le pas. D'autant qu'un nouveau matériel d'étiquetage est bien souvent nécessaire.
On peut échapper à un tel investissement, si l'on dispose d'une bouteille crantée ou d'une étiqueteuse à une tête, mais équipée d'une cellule de positionnement. On procède alors à l'habillage en deux passages. Le premier assure la pose de l'étiquette, le second celle de la contre-étiquette. Seul inconvénient : cela multiplie les manipulations donc les coûts de main-d'oeuvre.
A part ces deux possibilités, l'équipement d'une deuxième tête d'étiquetage s'avère nécessaire. Le plus souvent, c'est le fabricant du matériel initial qui vient installer ce second poste. ' Cela m'a coûté environ 3 000 euros ', déclare Frédéric Brochet, récoltant-négociant dans la Vienne. ' Il faut ajouter à cela un coût humain supplémentaire, car les temps de réglage des machines sont plus longs qu'avec un étiquetage simple ', précise-t-il. ' En général, nous comptons cinq ou six heures pour étiqueter 3 000 bouteilles, pour un total annuel d'environ 70 000 cols ', précise sa mère, Monique Brochet, gérante de la société.

Même analyse de la part de Luc Baudet, à la tête du château Mas Neuf (Gard) : ' Il a fallu près de 4 000 euros pour l'équipement d'un deuxième poste d'étiquetage. A chaque nouveau calage, il faut ensuite prévoir une demi-heure de réglage . ' Aujourd'hui, la cadence est évaluée à 1 000 bouteilles par heure pour 300 000 cols par an.
' Nous avons eu pas mal de gâchis au départ, car les cellules de lecture avaient dû mal à repérer nos contre-étiquettes transparentes ', explique François Thomas Bon, producteur à Pellegrue, en Gironde. Ce surcoût, en temps et en matériel, explique pourquoi certains préfèrent passer par un prestataire.
Une chose est sûre : bien que conscients d'une augmentation de leurs frais, tous les opérateurs interrogés déclarent voir dans ces dépenses supplémentaires, un bon investissement marketing. Ils rappellent notamment que l'étiquetage est ' le principal vecteur de communication ' vers un acheteur potentiel.

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