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UNE ENVIE DE VACANCES DANS LE VIGNOBLE

La vigne - n°165 - mai 2005 - page 0

La France est le premier pays visité au monde. Notre filière a un défi à relever : amener ses touristes dans les caves.

La France est au premier rang des destinations touristiques ! Soixante-quinze millions : c'est le nombre de personnes qui, chaque année, visitent notre beau pays. Reste à savoir comment la filière viticole peut convertir ce beau cocorico... en espèces sonnantes et trébuchantes. Les statistiques sont en effet prometteuses. ' La consommation touristique représente 102 milliards d'euros, dont 56 % sont le fait d'étrangers ', a rappelé Jean-Noël Bossé, de la Sopexa, lors d'une table ronde sur le tourisme viticole, au Sénat le 28 octobre dernier.
D'après la dernière enquête menée par l'Agence française de l'ingénierie touristique (Afit), ' environ 5 % de la population française, soit 2,3 millions de personnes, déclarent choisir leurs destinations ou faire un détour pour découvrir le vignoble et acheter du vin '. Comme le relèvent ses experts : ' Au-delà de ce noyau dur, 11 à 12 millions de personnes se montrent occasionnellement intéressés par la thématique viticole '. En 1999, l'Afit a calculé qu'environ 5 millions de Français avaient fréquenté une cave dans l'année, à l'occasion de leurs vacances ou d'un week-end. A cela s'ajoutent les étrangers que l'organisation évalue à 2,5 millions de personnes.
Qu'en est-il du profil de ces cibles tant convoitées ? Les chiffres officiels indiquent que les clients du tourisme viticole sont pour un tiers des étrangers avec une sur-représentation de Britanniques. 47 % sont des couples sans enfant, 37 % des familles avec enfant(s). Cela mérite réflexion lorsque l'on écoute les critiques des spécialistes du tourisme sur notre profession...

La moitié des sondés déclare que la première raison de leur venue dans le vignoble ' est pour acheter et déguster du vin '. Une bonne nouvelle mais, pour information, 13 % répondent que leur motivation est la simple ' visite de cave ou d'exploitation ' et 10 % affirment qu'ils viennent pour les ' villages viticoles '. Ces chiffres doivent être mis en parallèle avec un troisième : 76 % de la clientèle jugent qu'il est très important ou indispensable de ne pas se sentir obligé d'acheter à l'issue de la dégustation ! Une autre enquête, menée sur les marges de progression dans l'accueil, nous apprend que ' seulement ' 55 % des personnes interrogées sont très satisfaites du confort de dégustation. Même réponse et même proportion à propos de la variété des vins servis.
Enfin, à la question ' comment ou qui vous a informé de ce qu'il y a à faire ou à voir dans le vignoble ', plus d'une personne sur deux (51 %) répond ' le bouche à oreille '. Le voisinage d'un domaine joue donc un rôle de prescripteur. En deuxième position, les sondés ont répondu les ' offices ou comités du tourisme ' (22 %). En revanche, les maisons de vins semblent plus en retrait (2 %). Gageons que les choses vont évoluer !
On peut regretter qu'aucune enquête de l'Afit ne mesure, pour l'instant, les flux touristiques sur l'ensemble des régions viticoles. Seuls quelques chiffres circulent : 1,5 million de visiteurs sur la route des vins d'Alsace, autant en Bourgogne... Comme le constatait déjà l'Afit, après enquête, en 1999 : ' Il existe une importante disparité d'un établissement à l'autre , citant pour exemple 130 000 visiteurs par an pour la seule cave de la Reine Pédauque, alors que les trois quarts des caves bourguignonnes attirent moins de 3 000 visiteurs . ' C'est d'autant plus important que des sondages montrent qu'au cours de leur séjour dans le vignoble, 40 % des clients ne visitent qu'une cave. Mieux vaut donc ne pas louper le coche.












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