La cathédrale de Bourges abonde de sculptures et de vitraux sur la vigne et le vin. On peut les découvrir tous les mercredis de l'été, puis déguster des vins du Centre. Suivez le guide !
L'idée est séduisante... et elle séduit. Pour la deuxième année consécutive, l'Office de tourisme de Bourges et le Bureau interprofessionnel des vins du Centre (BIVC) organisent une ' visite à déguster ' de la cathédrale Saint-Etienne de Bourges, tous les mercredis de l'été, à 17 h 30. Elle est consacrée à la symbolique de la vigne et du vin, suivie d'une présentation des vins de la région et d'une dégustation...
D'abord, durant une heure environ, Thérèse Legras, guide conférencière de l'office du tourisme, emmène les visiteurs à la découverte des sculptures et des vitraux liés au thème de la vigne et du vin. Elle rappelle qu'ils sont cités des centaines de fois dans La Bible. Ils sont omniprésents dans la vie matérielle et spirituelle des hommes des temps bibliques. Ils sont chargés d'une force symbolique importante. Ils rappellent la terre promise, la richesse, la fertilité, mais aussi la transformation et la résurrection. Ne cultive-t-on pas la vigne et n'élève-t-on pas le vin comme on peut le faire de son âme ?
La cathédrale de Bourges, édifiée entre 1195 et 1255, est classée au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 1992. Les visiteurs y découvrent un motif inspiré de la tradition rabbinique : Samael, prince des démons, patron des anges déchus, ' le tentateur ' venu perdre Eve. Il est représenté sur un serpent, dont la queue se termine par une feuille de vigne.
Plus loin, Noé, courbé en deux, plante la vigne, vendange et foule le raisin dans un fût cerclé de bois. Il figure également ' dans les vignes du seigneur avec un bol à la main '.
La guide enrichit son discours d'anecdotes et de légendes. Elle raconte que la courtisane d'un roi de Mésopotamie, sujette à des maux de tête insupportables, aurait décidé d'en finir avec la vie. Elle aurait ingurgité ' un poison ', une drôle de mixture contenue dans une jarre où était stocké du raisin. Loin de quitter ce bas monde, elle se trouva revigorée par ce breuvage insolite. La preuve des bienfaits du vin.
Thérèse Legras raconte la légende de l'âne de saint Martin : il aurait inventé la taille à Vouvray en broutant les vignes. A l'intérieur de la cathédrale, elle insiste sur quelques vitraux.
L'un d'entre eux montre saint Vincent distribuant le vin, symbole de l'Eucharistie et du sang du Christ, lors d'un office, avant d'être supplicié. Il ne deviendra le patron des vignerons qu'après le XVII e siècle, simplement parce que son nom contient le mot vin.
Les visiteurs se rendent ensuite dans la maison du patrimoine, à deux pas de la cathédrale. Le BIVC prend le relais et présente les vignobles du centre. Il rappelle leur histoire, très liée au développement des monastères et abbayes. En effet, les religieux avaient besoin de vin pour les offices et aussi pour offrir aux hôtes de passage. Il évoque le phylloxéra. Il explique la réalité du travail d'un vigneron d'aujourd'hui, parlant de pressoir pneumatique, de régulation de la température, etc.
Après avoir été abreuvés de ces nourritures spirituelles et culturelles, les participants sont invités à déguster quatre vins. Ce soir-là, il s'agit d'un chateaumeillant et d'un menetou-salon rouges, d'un sancerre et d'un quincy blancs. Une invitation à découvrir ces vignobles.