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Vignes, vins et randos : le Val de Loire instruit les promeneurs

La vigne - n°168 - septembre 2005 - page 0

Le 4 septembre, les vignerons du Val de Loire attendaient les promeneurs sur huit sentiers viticoles. Avec leurs explications sur leurs terroirs, leur métier ou leur histoire, ils ont conquis le public. Exemple à Bourgueil.

La seconde édition de ' Vignes, vins et randos du Val de Loire ' a été un franc succès. L'Interprofession des vins de Loire et la Fédération française de randonnée pédestre proposaient, le dimanche 4 septembre, huit randonnées dans les vignobles de la région. L'objectif ? Donner les clés au grand public pour découvrir, comprendre et aimer les secrets du vignoble.

Dès 9 h, il y a foule dans le petit village tourangeau de Benais (Indre-et-Loire), d'où part l'une des excursions. Sous un ciel radieux, une centaine de personnes se pressent au cercle de boules de fort, un jeu de pétanque local. C'est le point de rendez-vous. Tout le monde est curieux de découvrir le sentier des vignes de Bourgueil.
En tenue estivale, les randonneurs reçoivent leur itinéraire, accompagné d'un jeu-quizz. En échange, ils s'acquittent de 5 euros, le prix de leur participation. Puis, ils partent par groupe de quinze. Le parcours s'étale sur 8 km. Il longe l'église du XII e siècle, construite en pierres de tuffeau, quitte le village, puis zigzague au milieu des vignes. Les marcheurs auront droit à six pauses, animées par des vignerons ou des passionnés. Sur le terrain, une dizaine de vignerons du Syndicat des vins de Bourgueil assurent la logistique.
' Ici, vous êtes en pays calcaire, le pays du tuffeau ', explique à la deuxième pause Martine Hubert-Pellier, professeure des écoles. Elle raconte l'habitat troglodytique, l'obscurité et la température constante (entre 12 et 15°C) des caves de tuffeau qui en font des locaux à vins idéals.
Plus loin, Marc Mureau, vigneron retraité, s'en donne à coeur joie. Il arrête les promeneurs devant une loge de vignerons, l'une de ces maisonnettes du XIX-XX e siècle, construites avec les matériaux qui parsèment le vignoble. A l'origine, elle servait de ' resserre à matériel et d'abri pour les vignerons '. Boute-en-train, au verbiage truculent, il explique avec humour le métier ' comme il était avant ' et répond aux questions. En un tour de main, son auditoire est charmé. On apprend qu'autrefois, les vignerons coupaient environ 8 000 queues de raisins en huit heures, que les soutirages ne devaient se faire que ' lorsque le baromètre est haut '. Il montre aussi d'anciennes soufreuses. Quittant ces sujets historiques, il explique que ' le tuffeau a le pouvoir de boire l'eau l'hiver et de la restituer l'été lorsqu'il fait très sec, comme cette année '. Les randonneurs le questionnent sans se lasser.

Plus loin, au détour du chemin, une pause gourmande attend les marcheurs avant d'attaquer les trois dernières étapes. Elles sont aussi enrichissantes que les premières. Elles se concluent par une dégustation des vins de Bourgueil.
A la fin de la journée, Philippe Bouard, président du Syndicat des vins de Bourgueil, est enchanté : ' C'est positif. On tablait sur 80 personnes. On en a eu le double. Les participants étaient vraiment intéressés et intéressants. Il y a une recherche pour comprendre la vigne et le vin . ' Une satisfaction allègrement partagée par les randonneurs, ravis ' d'avoir des explications par des gens de métier ' et agréablement surpris par ' l'aspect culturel de la rando '.

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