Maupin rédigea des dizaines d'écrits pour améliorer la culture de la vigne et l'art de faire le vin. Il donna de multiples conseils dont l'utilité fut saluée par le ministre de l'Agriculture.
De Maupin qui vécut au XVIIIe siècle, on ignore le prénom, les dates de naissance et de décès. Mais on sait qu'il était persuadé de l'importance de l'agriculture et de la viticulture. ' Eclairer l'agriculture par de grandes découvertes est l'un des plus grands services que l'on puisse rendre à une nation ' , écrivit-il.
Pour cet homme qui fut le valet de Marie Leszczynska, reine de France et de Navarre, épouse de Louis XV, ' améliorer les vins, c'est bien sûrement en accroître la consommation '. Il rédigea des dizaines d'écrits sur le sujet : L'Art de cultiver la vigne, L'Art de faire le vin rouge , Expériences sur la bonification des vins, Cours complets de chimie et manipulation des vins , Fabrication de vins de raisins verts, Considérations sur l'art de la vigne et la seule richesse du peuple, etc. Maupin alla jusqu'à écrire Un Projet patriotique sur la vigne, le vin. Des milliers de propriétaires de vignes auraient acheté ses livres et suivi ses conseils avec succès. Dans Manuel des vignerons de tous les pays ou moyens perpétuels d'économies et d'améliorations , il décrit ' la méthode la plus simple pour cultiver la vigne, pour en augmenter le rapport, pour avancer la maturité du raisin '.
Il insiste sur l'importance de la taille et sur la nécessité de remplacer les manquants. Pour l'entretien du sol, il conseille quatre façons par an, étant entendu qu'un grattage de 2 ou 3 pouces est suffisant à chaque fois. Il préconise l'ébourgeonnement, ou encore le rognage à pratiquer une seule fois et au mois d'août. Il soutient ' que les vignes espacées rapportent autant et même plus que les vignes serrées '.
L'un de ses fidèles lecteurs lui écrit, en 1782, qu'il a vendangé quinze jours avant les autres exploitants et que sa ' vigne cultivée en tout point suivant votre merveilleuse méthode, est de toute beauté '. Dans Les Principales bévues des vignerons , Maupin indique que ' les vignerons commettent, dans la culture de la vigne comme dans la manipulation des vins, une infinité de fautes ', les principales étant de planter serré et de pratiquer le provignage.
Au sujet de l'art de faire le vin, il donne des conseils très appréciés à son époque. Même Bertin, ministre de l'Agriculture, en reconnaît l'utilité : ' Les effets de sa manipulation sont de diminuer considérablement la verdeur des vins, d'en augmenter la valeur vénale, d'en prolonger de beaucoup la durée . ' Sa fameuse méthode consiste à ne vendanger qu'à parfaite maturité, les années sèches. Les autres années, il vaut mieux couper les raisins verts que pourris. Tous les ans, il faut fouler le plus rapidement possible, couvrir le marc dès que la cuve est pleine avec de la paille de seigle afin d'éviter que la vendange ne s'échauffe trop. S'agissant du foulage, c'est ' une opération de la plus grande importance pour la bonne qualité du vin, sa couleur, sa durée '.
Maupin est partisan d'une fermentation rapide, ' d'autant plus grande et complète ' que le ' vaisseau dans lequel se fait le vin contient une plus grande quantité de vendange et que le bois est plus épais '. Il explique des procédés pour remédier à la verdeur : égrappage et ajout de raisins bouillants qui ' ne nuisent en rien aux vins les plus fins '.
Cette thermovinification avant l'heure fournit ' un vin bien corsé, riche en couleur, supérieur en tout point aux meilleurs vins du pays '. Et Maupin d'affirmer : ' Non seulement, j'ai fait ce que l'on n'a jamais fait, mieux qu'on ne l'a jamais fait, mais encore tout le monde devrait faire ce que j'ai fait. '
Maupin a toujours quéri l'approbation de l'Académie royale des sciences, du Corps des marchands de vin et de l'Académie de médecine. Un décret de la faculté de médecine, paru le 3 février 1772, relève ainsi l'efficacité de sa méthode pour corriger la verdeur des vins : ' Une boisson aussi générale, privée de son défaut le plus commun et augmentée de qualité, devient un objet aussi précieux pour la santé que pour le commerce. '