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Paiement à la qualité : ' c'est indispensable '

La vigne - n°170 - novembre 2005 - page 0

A la cave des Vignerons de Liergues, le passage à la rémunération différenciée s'est fait en plusieurs temps. A présent, son président n'imagine pas s'en passer.

Dans le Beaujolais, la cave des Vignerons de Liergues pratique le paiement à la qualité depuis longtemps , même si le barème actuel ne ressemble que de très loin à l'initial. ' Le paiement à la qualité a débuté dans les années 80, sur les initiatives du conseil d'administration de l'époque, débute François Thomas, actuel président de la cave. Jusqu'à cette période, les apports étaient payés au °hl. Mais comme les vendanges avaient lieu fin septembre-début octobre, le taux de pourriture était important. Et les vendanges pourries titrant plus que les saines, ces dernières étaient pénalisées. '
Quatre catégories ont vu le jour, fondées sur l'état sanitaire de la vendange (contrôle visuel), son degré et son acidité. Les deux premières catégories bénéficient d'une bonification, les deux dernières d'une pénalité. Cette classification est toujours utilisée. Depuis 2002, elle est précédée d'une sélection des parcelles.

' Les négociants et les distributeurs faisaient déjà du suivi à la parcelle chez les volontaires, se souvient François Thomas. Ils nous ont entraînés. Ils voulaient qu'ainsi, nous augmentions la qualité moyenne de notre vin. Nous avons regardé ce que faisaient les autres. Au bout du compte, nous avons embauché une technicienne viticole. Son rôle est de visiter toutes les parcelles. Elle commence à partir de fin mai pour le premier comptage du nombre de grappes. Lorsque les charges sont trop importantes, elle le signale au viticulteur. Il doit ébourgeonner, si ce n'est pas trop tard, ou faire des vendanges en vert. '
Les comptages permettent d'élaborer deux catégories : la A correspond aux parcelles correctes, la B regroupe celles trop chargées. Les grappes issues de parcelles classées A peuvent être mises dans n'importe quelle catégorie au quai. En revanche, une parcelle classée B ne pourra pas être dans la meilleure catégorie.

Cette année encore, la cave a apporté une modification : la première catégorie s'appelle Elite. Elle regroupe les raisins de catégorie A ayant, cette année, un degré minimum de 11,5 % vol. Le paiement à la qualité n'est donc pas un système figé. Il évolue en fonction des besoins de la cave.
La mise en place de la rémunération différenciée s'est bien déroulée. ' Certains coopérateurs n'étaient pas ravis, mais ceux qui travaillent bien étaient contents. Malgré cela, comme c'est une personne qui classe les parcelles et les récoltes, ce n'est pas un système infaillible. Tous les ans, un ou deux viticulteurs s'estiment lésés. Mais, en moyenne, c'est un système juste. '
François Thomas trouve que le paiement à la qualité est indispensable : ' Depuis sa mise en place, nous avons un maximum de vin de bonne qualité à proposer. Cela ne nous permet pas de vendre plus cher, juste de vendre. Si nous ne poussons pas les viticulteurs à améliorer la qualité par ce biais, ils ne feront plus de tri. '
Malgré tout cela, François Thomas ne sait pas si la cave continuera à réaliser son tri en deux temps, car cela lui coûte cher : ' Certaines années, ce n'est pas vraiment nécessaire. Nous allons peut-être faire le suivi des parcelles avec des moyens plus légers. De toute façon, il est hors de question que nous cessions le paiement à la qualité. '

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