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La Maison des Sancerre : A la fois musée et office du tourisme viticole

La vigne - n°172 - janvier 2006 - page 0

La Maison des Sancerre a ouvert ses portes en juin. Trois générations de vignerons restituent la place qui leur revient dans la réussite de leur appellation. Un musée vivant !

Les vignerons de Sancerre y pensaient depuis les années soixante-dix. Ils voulaient un office du tourisme viticole qui soit en même temps un musée. Les visiteurs y découvriraient le vignoble, y trouveraient des adresses de caves ou de restaurants, et des renseignements pratiques pour l'organisation de leur séjour. Ils pourraient aller chez les vignerons et leur poser des questions sur les terroirs ou les vinifications...
Pour concrétiser ce projet, la SCI des vignerons sancerrois a acheté et rénové la Maison Farnault, datant du XV e siècle, qui abrita des thermes, la sous-préfecture, puis une école maternelle. Désormais, cette bâtisse, située au coeur de Sancerre, s'appelle la Maison des Sancerre. Elle est gérée par le Comité de promotion des vins. Sa rénovation et la création du musée ont coûté 2,5 millions d'euros, financés à 70 % par les vignerons, le reste par la région et le département du Cher.
Le Comité de promotion a sélectionné un scénographe chevronné : Jacques Bocquet, de l'agence Décalog. ' Nous voulions un musée original. Nous avons aimé ce qu'il a réalisé pour le musée découverte des vins de l'Ardèche. Il a eu une bonne écoute ', précise Denis Roumet, directeur de la Maison des Sancerre. Une autre agence, Créatime, est intervenue pour le mobilier, les éclairages et les panneaux lumineux.

Chacun peut commencer la visite à sa guise. Par exemple, par les terroirs. Une pièce leur est consacrée, où une carte en relief détaille leur complexité. Des films d'animation commentés sont projetés au plafond. On voit surgir la mer, des nuées d'oiseaux, des nuages... On découvre la géologie de la région et comment les strates se sont superposées pour aboutir aux grands terroirs de l'AOC : les terres blanches, les caillottes, les griottes, les silex et les sancerres qui en découlent.
La suite de la visite permet de découvrir l'histoire, les pratiques culturales, les vinifications et les terroirs, pour finir par la dégustation. Chacun de ces thèmes a son coin salon, où l'on s'installe pour regarder des témoignages de vignerons filmés en vidéo. Des panneaux lumineux, rédigés en français et en anglais, complètent ces témoignages. Un éclairage doux dans des tons rosés invite à la détente. On apprend que le sauvignon, sur lequel repose la notoriété de Sancerre, n'y est planté que depuis le début du siècle. Il est apparu après le phylloxéra. Auparavant, la région produisait un petit rouge, mentionné dans des édits royaux. Les anciens ajoutent que l'autre période charnière de l'appellation se situe dans les années cinquante. A cette époque, la polyculture prend fin. Les exploitants se spécialisent dans la viticulture. Ils partent promouvoir leurs vins dans la capitale, où personne ne les connaît. Ils démarrent le matin, ' la fourgonnette chargée à bloc ', et ne rentrent le soir que lorsqu'elle est vide. Ils vendent leur vin au verre dans les bistrots.

Trois générations parlent de leur métier et de leur région. Rien n'est académique. C'est ce qui rend l'exposition vivante. ' C'était un choix délibéré de restituer la place qui revient aux viticulteurs dans la réussite de leur appellation ', explique Benoît Roumet. Jeunes et anciens, hommes et femmes témoignent de ce qui les a motivés pour rester ou, parfois, revenir à Sancerre. On comprend pourquoi leurs vins ont acquis une telle réputation. Le projet sera complètement terminé avec le jardin aux arômes, dédié aux enfants.
Quant à l'accueil, il fonctionne comme un office de tourisme, où des groupes peuvent être pris en charge pour l'organisation de journées avec visites chez des viticulteurs.

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