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Nous avons étendu le recours aux prestataires

La vigne - n°177 - juin 2006 - page 0


Le domaine de Monluc, installé sur 100 ha de vignes à Saint Puy, dans le Gers, produit principalement des Côtes de Gascogne. Tout est vendu en bouteilles. Personne ne nous attend. Nous devons être dans une recherche constante d'efficacité technique et économique pour nous placer sur le marché. Pour mieux maîtriser le fonctionnement de l'exploitation, nous nous sommes lancés en 2002 dans la démarche de certification de qualité Qualenvi, raconte Noël Lassus, qui gère ce domaine familial avec son père et son frère.
Pour chaque tâche, il a défini avec son équipe le niveau de qualité à atteindre. Notre objectif est d'avoir le plus possible de charges variables, pour les ajuster précisément aux besoins. Nous étions déjà en Cuma, avec des engagements de surface adaptés à chaque outil. Nous avons étendu le recours aux prestataires pour la taille, l'application des phytos, les vendanges et l'embouteillage. Nous avons établi avec chaque prestataire un cahier des charges. À lui de s'organiser pour y répondre. Le matériel comprend de plus en plus d'électronique. Mieux vaut faire appel à une entreprise spécialisée qui dispose de personnel qualifié, pour la conduite comme pour l'entretien. Compte tenu de la concurrence entre prestataires, le prix reste accessible, et inférieur à ce que cela nous coûterait avec du matériel en propriété.
Des procédures définies et contrôlées
L'exploitation a adopté la lutte raisonnée. Elle a réduit les quantités de phytos utilisées en mesurant précisément la surface traitée, en imposant aux prestataires un réglage soigné des pulvérisateurs et en instaurant une procédure de contrôle des doses appliquées. Pour diminuer les heures de travail et la consommation de fuel, elle a combiné des outils comme la tondeuse et la rogneuse, le décompacteur et le cultivateur.
Noël Lassus établit un prévisionnel des besoins en intrants. Puis il réalise un appel d'offre pour trouver le fournisseur le mieux placé, sans se cantonner aux entreprises locales. À qualité équivalente, les différences de tarifs peuvent atteindre 40 %. Cela vaut la peine de ne pas se reposer sur des habitudes. Aujourd'hui la routine pour nous, c'est de comparer les prix. Les commandes doivent être validées par une à quatre personnes suivant les de fournitures, pour éviter que des stocks ne soient oubliés dans un coin. Nous suivons la consommation d'eau, en faisant le point tous les mois, et nous cherchons avec les cavistes des procédures pour réduire les volumes utilisés. En deux ans, nous avons économisé près de 25 %. Maintenant, nous allons suivre de près la consommation d'électricité.
La certification l'a également amené à mieux prendre en compte les réclamations des clients. Nous devons trouver d'où viennent les problèmes et les résoudre, ce qui évite de subir de nouvelles pertes. En nous penchant sur les bouteilles couleuses ou celles qui arrivent cassées, nous avons affiné nos exigences de qualité, renégocié les prix, obtenu des remboursements ou changé de prestataire lorsque c'était nécessaire.

Toutes ces petites économies additionnées poste après poste ont permis de freiner la hausse des coûts. Sur les achats de phytos, d'engrais et de désherbants, nous avons économisé 200 euros/ha. Au niveau du conditionnement, l'augmentation des coûts a été limitée à 2 %, malgré la hausse du prix du verre et du carton. Aujourd'hui, la crise a fini par toucher les Côtes de Gascogne. Mais grâce aux méthodes introduites avec la certification, nous sommes mieux armés pour réagir. Notre organisation est bien calée. Nous avons encore des moyens financiers pour investir dans des actions commerciales, et là aussi nous comparons les prix.

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