ImprimerDans le vin, tout est esthétique , proclame Jean-Pierre Dussaillant. Cette beauté lui a inspiré deux séries d'oeuvres, l'une intitulée ' Les Vendanges d'acier ', l'autre ' La Part des anges '.
Dans son atelier de l'île de Ré, Jean-Pierre Dussaillant, peintre et sculpteur, a fait de cette devise ' Vivons heureux et partageons notre bonheur ', son sujet de travail. Forcément, ' la volupté du vin ' devait un jour ou l'autre entrer dans son univers d'exploration. Depuis 2003, c'est chose faite. Il enchaîne les peintures, sculptures et manifestations sur ce thème. Il expose d'abord à Morges (Suisse), en 2004.
A l'automne 2005, le musée archéologique de Dijon lui fait la part belle avec l'exposition Les Vendanges d'acier. Jean-Pierre Dussaillant a décliné les vendanges et les buveurs de vins au travers de soixante-dix oeuvres : des esquisses, des huiles sur toile, des gouaches, des techniques mixtes, des bas-reliefs en acier peints ou non, des sculptures en bronze... C'est une ode au partage et à la convivialité, car il aime ' le côté festif ' du vin.
' Le vin est la boisson la plus complexe, la plus élaborée, la plus raffinée, explique-t-il. Dans le vin, tout est esthétique, de la vigne au château, des étiquettes à la table, en passant par les verres. '
Après de tels propos, on ne s'étonne pas de voir l'importance de la dégustation dans l'oeuvre de Jean-Pierre Dussaillant. Il a réalisé des séries de buveurs et buveuses en bas-reliefs, en acier ou en bronze, composées d'une tête et d'un verre de vin matérialisé par du cristal teinté de rouge. Ces oeuvres symbolisent les trois étapes de la dégustation du vin : l'appréciation de la robe, tuilée lorsque les vins sont anciens, la découverte au nez des arômes et des bouquets fabuleux de certains nectars et la mise en bouche qui peut procurer des sensations inoubliables.
Une fois la pièce aboutie dans sa tête, Jean-Pierre Dussaillant la réalise avec l'aide de son assistant, Gérard Burkharter, originaire du canton de Vaud. Souvent, germe alors une autre idée qui donnera naissance à une autre figure, une autre vendangeuse, un autre buveur ou buveuse.
Né à Lyon en 1949, Jean-Pierre Dussaillant a la culture du vin de Bourgogne, mais il apprécie ' tous les vins '. Il adore l'appellation Menetou-Salon qu'il reconnaît ' tout de suite '. ' Savoir boire est un signe de culture et de civilisation , affirme-t-il. Le vin est le prolongement naturel de la complexité de la pensée, de la sensibilité, de la délicatesse, de l'aptitude au raffinement. C'est pour cela que les beaux-arts s'accordent avec art de vivre, avec la bonne chair et donc les bons vins. C'est aussi pour cela qu'en tant que peintre et sculpteur, j'ai toujours été tenté par ce sujet . '
Durant l'été 2006, c'est au tour du tout jeune musée des arts du cognac, à Cognac, d'accueillir une soixantaine de ses productions nouvelles sous la bannière La Vigne des anges. L'éloge de l'art de vivre et de la sensualité y sont encore en ligne de mire. ' Si les mets sont le corps d'un repas, le vin en est l'esprit et le cognac la quintessence , explique-t-il. On a été un peu plus loin avec la distillation, véritable creuset de concentration de la nature et du travail de l'homme . '
Un focus particulier est mis sur La Part des anges , cette fraction d'eau-de-vie qui s'évapore tous les ans dans l'intimité des chais. ' Aimer le vin, c'est aimer la vie ', ressasse Jean-Pierre Dussaillant. Ses oeuvres se négocient entre 600 euros pour une linogravure, 1 500 euros pour un petit bas-relief et 10 000 euros pour les plus grands.
