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Assurances : faites le bilan en sept points

La vigne - n°179 - septembre 2006 - page 0

Peu de vignerons regardent en détail leurs contrats d'assurances. Ils s'assurent trop sur certains postes et font l'impasse sur d'autres. Voici une liste des points importants à vérifier pour faire des économies et garantir la pérennité de son entreprise en cas de sinistre.


Les viticulteurs ont la réputation d'être trop timides face aux banquiers et aux assureurs. ' Même si vous entretenez de bons rapports avec votre assureur depuis des années, il n'est pas discourtois de rencontrer un concurrent pour un devis, indique un ancien assureur de Groupama. Le confrère pourra mettre le doigt sur des points mal ou trop assurés. De plus, on peut réaliser de grandes économies en faisant jouer la concurrence. ' Pour preuve, ces deux exemples : un vigneron des Côtes du Rhône a fait baisser de 3 000 euros le coût de son assurance professionnelle, soit une économie de 15 %, uniquement en présentant le devis d'un autre assureur. Même constat en Champagne où un vigneron a économisé 4 500 euros, soit 20 %, en mettant en lice un second assureur chez lequel il a d'ailleurs signé. ' Faire intervenir un concurrent m'a permis de me pencher sérieusement sur ce dossier , dit-il. J'assurais depuis des années mes bâtiments pour une valeur trop importante. '

Il est conseillé de s'assurer au moins contre la grêle. Le but est d'obtenir le remboursement des plus gros postes de charge (fermages, salaires, phytos...) en cas de catastrophe. Cela revient à garantir, au minimum, la moitié de la récolte attendue. Cependant, il est envisageable de ne pas se protéger si le parcellaire est très morcelé et réparti dans des zones géographiques éloignées.

Les dommages aux cuves doivent être assurés. Les actes de vandalisme, qui se multiplient, sont normalement inclus dans l'assurance vol. Si on utilise un transpalette, il peut être utile d'être garanti contre la casse d'une palette. Dans la cave plus qu'ailleurs, il est judicieux de lister tous les points critiques. Ces derniers varient beaucoup d'une exploitation à l'autre. Il faut voir ce que l'entreprise peut payer en cas de panne ou de casse. Pour en juger, faites le tour avec un assureur. Fort de son expérience, il diagnostiquera les points sensibles. Il rappellera que pour limiter le risque d'incendie, il vaut mieux stocker les cartons dans une pièce séparée de la cave.
L'assurance contre le goût de bouchon existe. Elle peut être utile dans le cas d'une livraison de 10 000 bouteilles à un seul client, mais totalement inadaptée à une clientèle particulière et éparse. Le risque de contamination des vins par une toxine fongique n'est pas assurable.

On peut livrer avec sa voiture personnelle et être prémuni contre la casse des bouteilles en cas d'accident. Pour cela, il faut prévenir l'assureur. Un simple fax la veille du départ suffit. S'il n'a pas été averti, l'assureur remboursera la voiture, mais pas les bouteilles. Une telle précaution n'est pas nécessaire avec un véhicule professionnel, dont l'assurance inclut généralement le remboursement d'une livraison. De même, il faut savoir que les transporteurs ne sont pas couverts en cas de braquage, cas qui reste heureusement exceptionnel.

Jusqu'à 45-50 ans, il est impératif de garantir la présence du vigneron sur l'exploitation. En cas d'invalidité, d'incapacité ou de décès, il faut pouvoir mettre en place une solution de remplacement qui n'altère pas trop la trésorerie. Pour cela, il est vivement conseillé d'assurer les prêts pour obtenir un remboursement total ou partiel en cas de décès ou d'accident de la vie. Cela ne signifie pas suivre sans discernement les banques. Vous n'êtes pas obligés de prendre leurs assurances. Certaines compagnies offrent les mêmes garanties pour un coût deux fois moins élevé. Il faut aussi intégrer les conséquences du remboursement anticipé des prêts après un accident.
C'est la fameuse ' assurance risque fiscal ', qui est une garantie capital décès annexe. Elle permet d'assumer la forte imposition qui intervient à cause du résultat exceptionnel créé par le remboursement des prêts. Les assureurs regrettent que ces assurances soient négligées dans le monde agricole.

Cette assurance est importante pour l'exploitation. Le métier de vigneron est fortement exposé aux risques d'accidents et de dommages à autrui, avec l'utilisation de matériel encombrant sur les routes et les chemins.

Ces deux assurances sont indispensables. Pour l'incendie, il faut voir si l'on veut que le bâtiment soit refait à l'identique ou simplement à neuf. Pour les vieux bâtiments qui n'ont plus d'utilité professionnelle, la responsabilité civile peut suffire. Là, on ne touchera rien en cas d'incendie du bâtiment.
Pour le vol, les assureurs sont surpris du manque de vigilance des viticulteurs. Le vin est un produit très prisé des cambrioleurs, car il se revend facilement. Installer une alarme et bien s'assurer sont des précautions minimales pour protéger son vin.

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