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Phytos: Dame nature mieux respectée

La vigne - n°181 - novembre 2006 - page 0

Plusieurs régions font la promotion du travail du sol et de l'enherbement. Mais il reste à faire reverdir toutes les tournières.

L'objectif des pouvoirs publics est clair : il faut diminuer l'impact des produits phytosanitaires sur l'environnement. Mais la filière viticole n'a pas attendu la sortie des textes réglementaires pour s'y mettre. Et plusieurs régions avaient déjà mis en place des plans d'action en vue de réduire les pollutions ponctuelles et diffuses.
En 2005, la Champagne lançait son plan eau. Il contient dix mesures ayant pour but de limiter le recours aux herbicides, de promouvoir les méthodes respectueuses de l'environnement, et de renforcer la sécurité lors de la manipulation des produits.

Dans ce cadre, le CIVC (interprofession champenoise) a réalisé une enquête auprès des vignerons, afin d'avoir un état des lieux des pratiques viticoles. Il en ressort que l'équipement des tracteurs s'est fortement amélioré. 60 % des enjambeurs sont équipés d'une cuve de rinçage embarquée. La mise en place de buses antidérive a aussi progressé, la moitié des pulvérisateurs en sont pourvus pour le désherbage. Du côté des bonnes pratiques, 65 % des fonds de cuve sont éliminés correctement. 40 % des aires de remplissage sont munies d'un système antiretour dans le réseau d'eau potable. Le plus gros effort à fournir pour les Champenois se situe au niveau des pratiques d'entretien des sols : 95 % des surfaces sont désherbées chimiquement et seules 50 % des tournières sont enherbées. Les vignerons devront se tourner vers les techniques alternatives, comme l'enherbement et le travail du sol. Pour les sensibiliser, la prescription champenoise a organisé, l'année dernière, près de 180 manifestations et touché 6 000 vignerons.

« Il y a eu un basculement des mentalités. Dans les esprits, la révolution est faite, il ne manque plus que le passage à l'acte », estime Arnaud Descôtes, de l'interprofession champenoise.
En Anjou, les efforts portent aussi sur le développement des bandes enherbées. « Actuellement, pas plus de 15 % des surfaces sont aménagées de la sorte. Notre objectif est que 100 % des tournières soient enherbées » , dit Olivier Lecomte, de la fédération viticole. Pour y arriver, cette dernière projette d'embaucher un technicien pendant deux ans. Il devra sensibiliser les vignerons. Par la même occasion, il sera chargé d'auditer les exploitations, afin de connaître leurs pratiques phytosanitaires et les équipements à améliorer. Le but est de visiter un quart des vignerons en deux ans.
Dans le Jura, la mobilisation des producteurs a aussi porté ses fruits. La promotion des alternatives au désherbage sur le bassin versant de la Cuisance (855 ha, plus de 30 % du vignoble) a permis de réduire de 50 % les quantités d'herbicides. Les vignerons ont aussi amélioré leurs équipements. La région va mettre l'accent sur la lutte contre les pollutions ponctuelles.
Ces trois exemples montrent le dynamisme de la filière vitivinicole. Toutefois, le chantier reste vaste, surtout dans les régions touchées par la crise.
Aujourd'hui, les principaux efforts doivent porter sur l'aménagement des aires de remplissage et de lavage, la gestion de tous les effluents phytosanitaires, l'amélioration de la qualité de la pulvérisation et le contrôle des pulvérisateurs.

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