En octobre, à Bordeaux, s'est tenu un salon discret, mais efficace. Les exposants avaient des carnets de rendez-vous tellement pleins, qu'il ne leur restait pas une minute pour un visiteur venant à l'improviste. Qu'avaient-ils de si alléchant à vendre ? Des voyages dans nos vignobles et dans nos chais. Cette offre a attiré des tour-opérateurs du monde entier. On savait qu'il existait en Europe et en Amérique du Nord un public amoureux de la viticulture française. On le craignait boudeur, après toutes les critiques qu'elle a subies. A Bordeaux, on a vu que le charme n'est pas rompu. Un studio hollywoodien vient de le confirmer, en tournant le film Une Grande année, dont l'action se déroule dans un domaine provençal. Au salon Destination vignobles, on a aussi découvert que l'attractivité de la France s'exerce désormais jusqu'en Russie, en Corée, au Brésil et même en Afrique du Sud. Pour peu que notre filière se montre accueillante envers ses visiteurs, elle y trouvera de nouveaux relais de croissance.
Autre bonne nouvelle : pour la première fois, le président de la République a invité un viticulteur à l'un de ses voyages officiels, si importants pour ouvrir de nouveaux marchés. C'était Jean Huillet. Il vient d'aller en Chine avec Jacques Chirac. Dans le même temps, le gouvernement continue de soutenir le Conseil de la modération, malgré l'obstruction de certaines associations de lutte contre l'alcoolisme. Serait-ce l'aube d'une attitude plus éclairée en faveur de la viticulture ? On le verra début décembre, à la lecture des conclusions des Etats généraux de l'alcool. Malheureusement, pour beaucoup de vignerons, ces signes sont bien minces au regard de la pesanteur des marchés. Il y a quelques semaines, on pensait que les conditions étaient réunies pour une amélioration de la situation. Force est de constater que les choses iront lentement. Puissent les signaux positifs donner à tous le courage de patienter.