«Il y a quelques années, chacun des quinze syndicats d'appellation faisait sa proposition de date de début de vendanges. On avait cinq à six dates différentes, avec parfois cinq jours d'écart dans un même village pour deux appellations différentes. Mon idée a été d'harmoniser les dates et, surtout, de fixer une date en amont de la maturité. Lorsqu'on fixe un ban des vendanges qui correspond à la réalité de la maturité, on observe l'effet 'ouverture de la chasse'. Tous les vignerons pensent que c'est mûr, sans aller vérifier dans leurs vignes. Avec une date précoce, ils sont obligés de suivre l'évolution de la maturité dans leurs parcelles et de s'informer. Cela responsabilise les vignerons. Depuis 2005, le ban est fixé au 1 er septembre pour quatorze des quinze appellations de Saône-et-Loire. En 2005, nous avons débuté les vendanges vers le 4-5 septembre et cette année, vers le 6 septembre, sauf pour les crémants.
Les producteurs savent qu'il faut aller vers la qualité optimale pour trouver des marchés. Ceux qui ne jouent pas ce jeu seront condamnés, à terme, sur le plan économique, et seront très mal vus par les collègues de l'appellation.
Les vignerons sont très satisfaits de cette nouvelle organisation. Avec l'évolution du climat et la chaleur des mois de septembre de ces dernières années, le ban inquiétait de plus en plus les viticulteurs. Il faut en effet pouvoir être très réactif. Cette année, par exemple, les raisins ont mûri très rapidement début septembre et nous avons vendangé plus tôt que nous l'avions envisagé fin août. La date du 1 er septembre nous a permis de nous adapter sereinement à la situation. Le début des vendanges est un moment suffisamment stressant pour ne pas ajouter des complications administratives. Et demander une dérogation à l'Inao en est une. »