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L'Acolyte 150, un porte-outil cher mais performant

La vigne - n°181 - novembre 2006 - page 0

Boisselet simplifie le travail du rang avec ce porte-outil. Le chauffeur a moins besoin de surveiller ses interceps. Les outils s'attellent et se détellent facilement. Les premiers utilisateurs apprécient cette nouveauté, mais la trouvent chère.

Proposé par la société Boisselet, l'Acolyte 150 est un châssis enjambeur que l'on attelle à un tracteur interligne. On y fixe des outils de travail du sol interceps. On peut ainsi travailler un rang complet en un seul passage. L'Acolyte 150 convient pour les vignes plantées à partir de 1,50 m.
L'Acolyte a été conçu pour les outils de travail du sol, l'épampreuse et la tondeuse de Boisselet. Malgré cela, il accepte sans modification les matériels des autres marques. Il est équipé d'une centrale hydraulique autonome, qui lui permet de s'adapter à tout tracteur d'au moins 50 ch. Il est doté d'une correction de dévers automatique avec capteurs, et d'un autocentrage sur le rang par palpeurs. Le conducteur du tracteur a la possibilité de passer en mode manuel, s'il le souhaite. Ce châssis enjambeur est vendu 14 637 euros HT.

Pierre-Yves Jouannon est le responsable d'exploitation des 145 ha du Château Pey La Tour, propriété des vignobles Dourthe, à Salleboeuf (Gironde). Pour l'instant, il est le seul acquéreur d'un Acolyte. Il l'a acheté en août 2005. « Nous voulions travailler le sol de nos jeunes plants de deux à trois ans, pour faciliter leur ancrage. Il nous fallait un matériel performant », dit-il.
Le château n'avait pas l'expérience du travail du sol sur le rang de vigne. Les débuts ont été difficiles. « Nous avons été déçus, mais je reconnais que nous étions dans les pires conditions. Nous avons travaillé en plein été. Le sol était durci par la sécheresse. Nous manquions aussi de technicité . »
Bien préparée, la seconde campagne s'est beaucoup mieux déroulée. « Nous avons utilisé l'Acolyte tout au long de la campagne, pour butter, débutter et travailler à plat. Nous n'avons pas utilisé de désherbant. Ce matériel nous a donné entière satisfaction. L'attelage au tracteur et le montage des outils ne demandent que quelques minutes, mais les réglages sont délicats. Une période d'apprentissage est absolument nécessaire. » De même, avec l'épampreuse : « Nous l'avons utilisée pour la première fois cette année, et nous n'avons pas obtenu les résultats escomptés. L'épamprage a bien été réalisé, mais nous avons légèrement attaqué le bois des ceps. Là encore, nous obtiendrons un résultat plus satisfaisant après une période de formation », explique-t-il.
Pierre-Yves Jouannon travaille avec l'Acolyte sur seulement une vingtaine d'hectares en terrain plat. « Nous nous sommes rendus compte que ces vignes se développent mieux que celles qui sont menées en travail du sol et désherbage, mais cela me paraît difficile de travailler nos 145 ha uniquement de cette manière. Nous aurions besoin de beaucoup trop de personnel », conclut-il.
Producteur de cognac, à Jarnac (Charente), René Thoret cultive 51 ha d'ugni blanc. Il a essayé l'Acolyte avec un mini Starmatic, l'équivalent d'une herse rotative, en avril dernier. Il n'émet aucune critique sur le matériel. « Ce portique est facile d'utilisation. Il effectue un travail parfait sans endommager la vigne, mais c'est beaucoup trop cher. Pour moi, c'est économiquement inenvisageable . » Ce vigneron ne travaille pas le sol sur le rang. Il utilise les désherbants. Il ne changera de méthode que s'il y est contraint par la législation.

Vigneron à Mercurol (Drôme), sur 17,5 ha en AOC Crozes-Hermitage et Hermitage, Yann Chavé a utilisé cette année l'Acolyte pour décavaillonner et passer le Discomatic, un outil rotatif de Boisselet. Ce vigneron est un adepte du travail du sol. Pour lui, « l'Acolyte est facile d'emploi et la qualité du travail irréprochable ». Bien qu'il trouve le prix élevé, il pense l'acheter.
« Cet outil est révolutionnaire, il travaille un rang complet. Quand on travaille deux demi-rangs, il y en a toujours un qui est moins bien fait, car on ne peut surveiller les deux à la fois », remarque-t-il. Il trouve le travail plus confortable, le guidage automatique sur le rang fonctionnant bien. Ce vigneron estime toutefois que « cette machine est à réserver à des sols plats, et à des parcelles où il y a de l'espace pour tourner en bout de rang ».

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