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BONNES PRATIQUES - LE RESPECT DE L'ENVIRONNEMENT

Traitez en respectant l'air et l'eau

La vigne - n°250 - février 2013 - page 26

Passage en revue des précautions à prendre lors des traitements pour préserver l'environnement et l'opérateur. Certaines sont imposées par la réglementation.
UN ANÉMOMÈTRE vous permet de mesurer la vitesse du vent et, ainsi, de déterminer si les conditions météorologiques sont propices au traitement. © C. WATIER

UN ANÉMOMÈTRE vous permet de mesurer la vitesse du vent et, ainsi, de déterminer si les conditions météorologiques sont propices au traitement. © C. WATIER

Avant d'entreprendre tout traitement, soyez attentif à la météo. Par forte chaleur, des vapeurs toxiques peuvent se former et le produit peut devenir phytotoxique. L'idéal est de traiter entre 10 et 20°C. Consultez les préconisations du fabricant du produit. Vérifiez également l'hygrométrie. Pour favoriser une bonne pénétration des produits phytosanitaires, notamment des fongicides et des herbicides, elle doit être comprise entre 60 et 80 %. Mais ne traitez pas par temps de pluie pour éviter le lessivage du produit.

Autre paramètre important à prendre en compte : le vent. L'arrêté du 12 septembre 2006 interdit l'usage de produits phytosanitaires si le vent présente une intensité supérieure ou égale à 3 sur l'échelle de Beaufort, soit 19 km/h. Cette interdiction s'applique quel que soit le type de buse utilisé (voir ci-dessous). Il faut donc traiter par vent nul ou léger pour limiter le plus possible la dérive. La vitesse du vent se mesure avec un anémomètre. Tenez-le à bout de bras, au-dessus de la végétation et à hauteur de la rampe. Si vous ne disposez pas de cet instrument, observez autour de vous. Si vous voyez les girouettes tourner, le vent a alors une vitesse de 6 à 11 km/h. Si les rameaux et les feuilles des vignes s'agitent en permanence, méfiez-vous : la vitesse du vent est alors comprise entre 12 et 19 km/h. Différez le traitement si vous le pouvez. Au-delà de 19 km/h, le vent soulève la poussière et les cheveux. Vous ne devez pas traiter.

Limitez la dérive

Pour réduire le risque de dérive, traitez en face par face et assurez-vous de la bonne taille des gouttelettes lors du traitement. Si leur taille est comprise entre 50 et 75 mi crons, la dérive est importante. En revanche, à 100 microns, elle est nettement limitée.

Pour les pulvérisateurs à jet porté, il existe des buses conçues pour limiter la dérive : à injection d'air, elles rendent les gouttes plus lourdes. Du côté des pulvérisateurs pneumatiques, certains diffuseurs produisent des gouttes plus sensibles à la dérive, selon la chambre d'agriculture du Gard. Il s'agit des canons Venturi et Quenda.

Pour préserver les milieux aquatiques et les nappes phréatiques, l'arrêté du 12 septembre 2006 vous impose de respecter tous les points d'eau, c'est-à-dire les cours d'eau, les plans d'eau, les fossés et les points d'eau permanents ou temporaires. Ceux-figurent sous forme de points et de traits continus ou discontinus sur les cartes IGN. Vous ne devez appliquer aucun traitement sur une distance minimale située entre tous les points d'eau et la vigne. Cette zone non traitée peut être large de 5, 20, 50 ou 100 mètres, voire plus selon les produits. Consultez l'étiquetage pour savoir quelle largeur respecter. Si aucune mention concernant la ZNT n'apparaît sur l'étiquette, l'arrêté de 2006 impose une largeur d'au moins 5 mètres.

Les ZNT de 50 et 20 mètres peuvent être réduites à 5 mètres si vous respectez plusieurs conditions : implantation d'une bande enherbée ou d'une haie d'au moins cinq mètres de large en bordure des points d'eau, enregistrement de toutes vos applications de produits phytos et utilisation de buses limitant la dérive choisies parmi celles officiellement homologuées par l'administration. Celles-ci sont listées dans une note de la direction générale de l'alimentation datant du 15 octobre 2012 consultable sur internet. Désormais, les rampes CG et AB Most CS du constructeur Berthoud sont aussi homologuées pour réduire la ZNT en traitement face par face des vignes étroites, à une hauteur adaptée au volume foliaire et au type de traitement.

Adaptez votre vitesse au type de pulvérisateur

Rappelez-vous que vous ne devez pas avancer trop vite lorsque vous réalisez un traitement. Si vous utilisez un pulvérisateur avec des canons traitant plusieurs faces de rangs à la fois, ne dépassez pas 3,5 km/h. Pour les systèmes en voûte, la vitesse préconisée est de 5 km/h maximum. Veillez à ce que les canons restent correctement positionnés pour traiter toute la hauteur de chaque rang. En traitement direct face par face, avancez à 5 km/h maximum et orientez bien les diffuseurs. Sur une rampe Berthoud CG, par exemple, l'axe des diffuseurs doit être placé aux deux tiers de la hauteur de la végétation et ils doivent être situés à 20 cm environ des feuilles.

En fin de traitement, faites attention aux lignes électriques lorsque vous repliez les rampes. Si vous vidangez votre fond de cuve à la parcelle, respectez les dispositions réglementaires (voir article p 28).

Protégez les abeilles

Pendant la floraison et les périodes de production d'exsudats, il est interdit d'appliquer un acaricide ou un insecticide (arrêté du 28 novembre 2003) afin de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs.

Néanmoins, il est permis d'utiliser, uniquement le soir, des produits portant une mention abeille (par exemple : « emploi autorisé durant la floraison, en dehors de la présence d'abeilles »). Le mélange d'un pyréthrinoïde avec un triazole ou un imidazole est proscrit. L'arrêté du 7 avril 2010 impose d'appliquer ces produits en deux temps : le pyréthrinoïde (avec mention abeilles) en premier et, 24 heures après, le triazole ou l'imidazole.

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