Excoriose En recrudescence

En 2013, de nombreuses parcelles ont exprimé cette maladie qui fragilise les rameaux. Les vignes atteintes doivent être traitées dès la sortie des feuilles.

L'agent responsable de l'excoriose est le champignon Phomopsis viticola. La maladie se propage lors de pluies, par dissémination des spores issues d'une vigne contaminée, au moment de l'éclatement du bourgeon jusqu'aux premières feuilles étalées. En 2013, de nombreux vignobles ont connu une explosion des symptômes, liés aux printemps pluvieux de cette année-là et de l'année précédente. Une forte attaque d'excoriose peut bloquer le débourrement et fragilise les bois de l'année précédente. La maladie entraîne de lourds dégâts sur des vignes non palissées, comme dans le Beaujolais l'an passé. « Nous avons vu beaucoup de casse, notamment sur les gamays, rendus plus fragiles face au vent », constate Laurent Pillon.

1. Évaluez le risque

Certains cépages sont plus sensibles à la maladie. C'est le cas du cabernet sauvignon, du grenache, du sauvignon, du chenin... Observez vos pieds lors de la taille. Éliminez et brûlez les rameaux atteints. Au printemps, soyez vigilants, en particulier sur les parcelles touchées l'année précédente. « La période à risque va du débourrement jusqu'à six à sept feuilles étalées », indique Nadège Brochard-Mémain. De futurs rameaux peuvent être contaminés si des symptômes sont présents dans la parcelle, si la vigne est réceptive et si la météo est favorable (pluies et température supérieure à 8°C).

2. Comptez les ceps atteints

« Reconnaître les lésions dues à l'excoriose est facile : il s'agit de chancres bruns à la base des rameaux verts de l'année. Ces marques restent visibles sur le bois aoûté. Lors de la taille, on peut observer un étranglement de la base des rameaux et des chancres en filaments, explique Nadège Brochard-Mémain. En Loire-Atlantique, nous recommandons d'intervenir à partir d'un seuil de 20 % de pieds atteints. » Dans d'autres vignobles, il est conseillé de traiter au-delà de 10 % de ceps attaqués. Si la lutte antimildiou débute de manière précoce, les traitements spécifiques contre l'excoriose ne sont pas nécessaires, à condition d'opter pour des produits homologués contre les deux maladies.

3. Choisissez votre méthode

Deux stratégies sont possibles. « L'une consiste en une seule application de fosétyl-Al quand 40 % des bourgeons sont au stade D (sortie des feuilles). L'autre comporte deux applications de produits à base de folpel, de métirame-zinc ou de mancozèbe : la première quand 50 % des bourgeons sont au stade D et la seconde quand 50 % des bourgeons sont au stade E (deux à trois feuilles étalées) », détaille Nadège Brochard-Mémain. Carine Reyniers préconise « une application d'Hidalgo (folpel et fosétyl-Al) à 0,3 kg/hl lorsque 30 % des bourgeons sont au stade D ». Quant à Laurent Pillon, il conseille « une application d'une spécialité associant fosétyl-Al et mancozèbe, au moment de l'éclatement du bourgeon jusqu'à deux feuilles étalées, en ciblant les bourgeons ».

Lors du traitement, il faut bien mouiller les bois. « Les applications se font de plus en plus avec des panneaux récupérateurs à 200 l/ha ou en jets projetés à 400 l/ha », observe Nadège Brochard-Mémain.