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LE POURRIDIÉ touche surtout les vignobles de la moitié sud de la France. © IFV
Le pourridié est provoqué par un champignon : l'Armillaria mellea. « Une fois implanté dans une parcelle, il poursuit insidieusement son travail et conduit à la mort du cep », explique Pierre Sauris, chercheur à l'Inra de Bordeaux (Gironde).
La maladie entraîne la décomposition du système racinaire, avec à la clé une odeur caractéristique de champignon, des racines gorgées d'eau et des écorces brunes. Puis les symptômes apparaissent sur le feuillage. La vigne présente alors un débourrement difficile, des feuilles atrophiées qui peuvent jaunir ou rougir selon les cépages, une croissance ralentie et des entre-noeuds courts. Le pourridié est présent dans bien des vignobles de la moitié sud de la France : le Bordelais, le Languedoc, la basse vallée du Rhône et la Provence. La maladie est d'autant plus préoccupante qu'il n'existe plus de produit de désinfection des sols homologué contre elle.
« Une prophylaxie draconienne est donc nécessaire », prévient Pierre Sauris. Arrachez les pieds malades ou morts, ainsi que leurs voisins, même s'ils paraissent sains. « Extirpez aussi toutes les vieilles racines, insiste le chercheur. Le champignon responsable du pourridié reste dans les racines des anciennes vignes, des arbres fruitiers, des amandiers et des chênes autrefois présents sur la parcelle. Effectuez plusieurs passages de tracteur pour labourer le sol et enlever plus facilement les résidus racinaires. » Vous pouvez aussi dévitaliser les souches au glyphosate afin d'éliminer tout substrat pour le champignon.
Pas de nouveau produit prochainement. « Si possible, après l'arrachage, laissez reposer le sol pendant quatre à cinq ans, conseille Virginie Viguès, de l'IFV pôle Sud-Ouest. Veillez également à ne pas planter de vigne à proximité de chênes ou de vergers. Après la plantation, favorisez l'écoulement de l'eau dans le sol. »
La perspective d'un nouveau produit de désinfection du sol ne semble pas d'actualité. Des essais étaient prévus à l'Inra, « mais la firme qui travaille sur le sujet ne nous a pas encore confié le produit à tester », indique Pierre Sauris.
