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GUIDE PHYTOS - RAVAGEURS

Cicadelle verte Un ravageur peu néfaste

La vigne - n°201402 - février 2014 - page 62

Les dégâts occasionnés par ces cicadelles sont en général sans incidence sur la maturation des raisins.

1. Évaluez la sensibilité de vos vignes

Les cicadelles vertes, ou cicadelles des grillures, piquent le pourtour des feuilles et provoquent des taches qui se dessèchent et brunissent, comme si les feuilles avaient été grillées. Les attaques peuvent débuter dès la fin juin. Il arrive que les grillures impactent la photosynthèse, mais elles n'ont généralement pas d'incidence sur la maturation.

« Les dégâts liés aux grillures peuvent être amplifiés en cas de déséquilibre entre le feuillage et les grappes, avec une charge importante et/ou très peu de feuillage », détaille Maarten Van Helden. Les cicadelles vertes sont en général plus abondantes là où la vigne n'est pas la culture principale. Pour Jean-Luc Dedieu, « les vignes peu vigoureuses sont peu sensibles ».

Dans le Val de Loire, des conseillers viticoles ont constaté que les cicadelles vertes semblent apprécier davantage les cépages tanniques au feuillage foncé. La météo a également une incidence (l'absence de pluies en été favorise leur développement), tout comme l'historique des traitements sur la parcelle. « Dans le Bordelais et les Charentes, les dégâts ont été plus importants suite à l'interdiction du RCI Cascade », note Jean-Luc Dedieu.

2. Suivez les vols et comptez les larves

Suivez les vols dans les Bulletins de santé du végétal et par des piégeages fin avril ou courant mai. La lutte chimique ne doit être déclenchée qu'après comptage des larves sous les feuilles. « Les comptages sont à effectuer à partir de mi-juillet et toutes les semaines, le matin lorsqu'il fait frais, car alors les cicadelles sont peu actives. Le seuil de nuisibilité est de 100 larves pour 100 feuilles », explique Jean-Luc Dedieu. « Ce seuil peut être modulé : si la vigne est très vigoureuse, quelques grillures posent peu de problèmes », complète Maarten Van Helden.

En général, il n'est pas nécessaire d'intervenir. « Nous avons observé peu de cas ces deux dernières années et très peu de traitements chimiques ont été effectués contre cette cicadelle depuis dix ans. Traiter contre la G2 des tordeuses a un effet secondaire sur les cicadelles vertes », témoigne Laurent Pillon.

3. Ciblez la deuxième génération

En cas de dépassement du seuil d'intervention, « traitez uniquement la deuxième génération de larves, en général fin juillet », recommande Maarten Van Helden. C'est lors de cette période que les larves sont les plus nombreuses.

Quel produit choisir ? « Attention, certains organophosphorés sont assez agressifs envers les auxiliaires », prévient l'entomologiste pour qui, le plus souvent, il vaut mieux ne pas traiter. « Les RCI étaient plus respectueux vis-à-vis des auxiliaires, mais ils sont désormais interdits, regrette Laurent Pillon. Nous recommandons un pyréthrinoïde (Karaté, de Syngenta) pour son efficacité et sa rémanence. »

Jean-Luc Dedieu préconise quant à lui un autre pyréthrinoïde, le Decis Protech de Bayer, positionné en G2.

Des résultats concluants avec l'argile

Plusieurs années d'essais en Loir-et-Cher, en Aquitaine et dans le Périgord ont montré que deux à quatre applications d'argile à 20 kg/ha entre juin et août réduisent les niveaux de larves et les grillures. « L'argile diminue l'appétence des feuilles pour les cicadelles », décrypte Jean-Luc Dedieu, de Bayer. « L'argile peut être associée à un traitement cuivre ou soufre et est peu lessivable », ajoute Sandrine Delobel, de la chambre d'agriculture du Loir-et-Cher. Aucun effet négatif sur la photosynthèse ni sur les typhlodromes n'a été constaté. Les traitements doivent débuter avant l'apparition des larves, soit quinze jours après le pic du vol d'adultes. On les renouvelle après deux à trois semaines. Un produit à base d'argile pourrait bientôt être homologué.

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