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BONNES PRATIQUES - SÉCURITÉ

Cabines de niveau 4 Le top de la protection

La vigne - n°201502 - février 2015 - page 22

Seules les cabines de catégorie 4 assurent une protection totale face aux gaz et vapeurs générés par les traitements. Les autres, qui équipent la plupart des tracteurs et des pulvérisateurs automoteurs, sont insuffisantes.
SEULS CERTAINS CONSTRUCTEURS proposent des cabines de catégorie 4, comme Carraro (modèles TGF 9800/10400, en photo) et Bobard (cinq enjambeurs). ©CARRARO

SEULS CERTAINS CONSTRUCTEURS proposent des cabines de catégorie 4, comme Carraro (modèles TGF 9800/10400, en photo) et Bobard (cinq enjambeurs). ©CARRARO

Entrée en application fin 2009, la norme EN 15695-1 classe les cabines de tracteurs et de pulvérisateurs automoteurs selon quatre niveaux de protection. Une cabine de niveau 1 ne protège ni des poussières, ni des aérosols, ni des vapeurs. Une cabine de niveau 2 préserve des poussières. De plus, elle est ventilée. Elle est ainsi alimentée par de l'air extérieur épuré, au débit de 30 m3/h. Elle est aussi pressurisée : la surpression en cabine, de 20 pascals au moins, permet d'éviter que l'air extérieur ne pénètre dans la cabine au niveau des interstices résiduels. Et en cas de contamination, l'air vicié est chassé. La plupart des cabines de tracteurs et de pulvérisateurs automoteurs utilisés en viticulture appartiennent à cette deuxième catégorie, voire à la première. « C'est nettement insuffisant en termes de protection, indique Benoît Moreau, ingénieur-conseil en prévention à la caisse centrale de la MSA. La pulvérisation de produits phytosanitaires en viticulture génère une part importante d'aérosols et de particules de très faible diamètre. Ces composés restent longtemps en suspension. Pour s'en préserver, il faut au moins une cabine de catégorie 3 qui fait barrage aux aérosols et aux poussières. Mais seule la catégorie 4 assure une protection totale car elle met en plus le conducteur à l'abri des vapeurs. En effet, lors des traitements, le risque que les aérosols se transforment en vapeur et pénètrent à l'intérieur de la cabine est important. »

Une cabine de catégorie 4 est équipée d'un système de filtration en trois parties : un préfiltre (toile mécanique et feutre) pour arrêter les plus grosses particules, un deuxième filtre (mousse ou microfibre) contre les aérosols et les poussières, et un dernier au charbon actif contre les gaz et vapeurs. Les cabines de catégorie 3 et 4 assurent un débit d'air neuf de 30 m3/h et une pressurisation d'au moins 20 pascals comme en catégorie 2, mais elles sont obligatoirement pourvues d'un indicateur de pression. Elles sont souvent climatisées. Le chauffeur peut ainsi travailler portes et fenêtres fermées même par forte chaleur.

Une plaque située à l'arrière de la cabine permet de connaître sa catégorie. « La norme EN 15695-1 n'est pas obligatoire, note Benoît Moreau, de la MSA. Mais les constructeurs doivent informer leurs clients de la catégorie de la cabine. Avant leur mise en marché, les tracteurs et automoteurs sont testés par l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture) qui vérifie si le niveau de protection de la cabine correspond à la catégorie indiquée. »

Il existe à ce jour peu de modèles disponibles sur le marché en viticulture équipés de cabines de catégorie 4. Seuls certains constructeurs en proposent, comme Carraro, avec son tracteur TGF 9800/10400, et Bobard, qui commercialise cinq enjambeurs dotés de ce type de cabine. Il est possible d'adapter un caisson de filtration à une cabine existante de catégorie 1 ou 2. Un constructeur, Honoré Filtration, commercialise ce service.

Lors de l'achat d'un nouveau tracteur ou automoteur, vérifiez la catégorie, le bon état des joints des portes et fenêtres, l'étanchéité des passages des commandes (pédales, câbles, flexibles), et l'absence dans la cabine de vannes et de canalisations du circuit de pulvérisation.

Veillez ensuite à maintenir la cabine propre durant toute la campagne de traitement. Évitez d'y entrer avec des EPI souillés, d'y stocker des produits. Avant de remonter en cabine, vérifiez que vous ne portez pas d'éclaboussures de produits, et lavez-vous les mains. Après chaque traitement, nettoyez l'extérieur de la cabine, en particulier les portes et fenêtres. L'intérieur de la cabine doit également être lavé régulièrement à l'eau savonneuse, en particulier le volant et les commandes.

Entretenez et changez les filtres régulièrement

Référez-vous aux préconisations du constructeur. En général, Les filtres sont à remplacer toutes les 100 à 250 heures d'utilisation, et au moins une fois par an dès que l'emballage est ouvert. Une odeur suspecte dans la cabine doit vous alerter. Le joint autour du filtre est lui aussi à remplacer dès qu'il commence à vieillir. « Le filtre doit être accompagné d'une notice d'instruction en français précisant notamment le type de filtre et sa durée de vie. Il doit être marqué CE », indique la MSA. Choisissez des filtres parfaitement adaptés à la cabine. Le filtre à charbon actif peut être vite saturé en vapeur d'eau et relarguer des particules dans la cabine. Il est préconisé de le retirer avec des gants après chaque traitement, en prenant soin lors du démontage de ne pas abîmer le filtre et les joints. Une fois sec, il doit être conservé dans un emballage hermétique à l'écart des produits phytosanitaires. N'oubliez pas de le remettre avant un nouveau traitement. Vous devez aussi le retirer après la fin de la campagne de traitement, afin qu'il ne soit pas saturé en poussières lors des vendanges. Le filtre ne doit pas être nettoyé à la soufflette ou sous l'eau. Lors du lavage du pulvérisateur, ne dirigez pas le jet d'eau vers le filtre.

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