Retour

imprimer l'article Imprimer

BONNES PRATIQUES - ENVIRONNEMENT

Tri des déchets Encore des progrès à faire

La vigne - n°201502 - février 2015 - page 36

Les vignerons ont pris l'habitude de rapporter leurs produits phytosanitaires non utilisables (PPNU), leurs bidons vides et autres emballages aux collectes organisées par Adivalor. Mais ils peuvent encore progresser.
APRÈS LES AVOIR RINCÉS, stockez les bidons dans une sache transparente à l'abri de la pluie. © C. WATIER

APRÈS LES AVOIR RINCÉS, stockez les bidons dans une sache transparente à l'abri de la pluie. © C. WATIER

Conservez les bouchons à part. © C. WATIER

Conservez les bouchons à part. © C. WATIER

EVPP (emballages vides de produits phytosanitaires), PPNU (produits phytosanitaires non utilisables), ces sigles sont désormais bien connus des vignerons. Cela fait longtemps qu'Adivalor organise des collectes pour les récupérer. Cet organisme privé, créé par les industriels, les distributeurs de produits phyto et les agriculteurs, recycle ensuite les déchets ou les élimine dans de bonnes conditions. Aujourd'hui, son bilan est très positif. Selon ses chiffres, le taux de collecte des EVPP a atteint 80 % en 2013. Et les deux tiers des bidons récupérés sont recyclés. En 2014, il a collecté plus de 200 t de PPNU, contre 177 t l'année précédente. Pour ce qui est des boîtes et des sacs, il n'en a récupéré que 35 % en 2013, mais cela progresse. Et depuis l'année dernière, il collecte les ficelles de palissage.

Les Champenois, les Alsaciens et les Bordelais sont de bons élèves. Les vignerons sont-ils de bons apporteurs de déchets ? « En zones viticoles, nos taux de collecte sont moindres que dans les régions de grandes cultures, où les exploitations sont plus grandes et ont plus de déchets, indique Pierre de Lépinau, directeur général d'Adivalor. Cela dit, les vignerons champenois sont de très bons élèves, avec les Alsaciens et les Bordelais. En Languedoc-Roussillon, vallée du Rhône, Provence, les résultats sont inférieurs, mais les apports sont en hausse. »

L'organisme a réalisé une étude auprès de viticulteurs pour connaître leurs besoins. « Les taux de satisfaction pour les collectes d'EVPP et de PPNU sont élevés, respectivement de 95 % et de 80 %, précise Pierre de Lépinau. Toutefois, les deux tiers des personnes interrogées souhaitent que nous récupérions aussi les emballages vides des produits oenologiques et d'hygiène de cave. Pour le moment, il n'existe pas de filière nationale, mais des collectes sont déjà organisées en Champagne et dans le Bordelais avec l'appui des interprofessions. Les résultats sont probants. »

Les viticulteurs souhaitent également la mise en place d'une filière de récupération des EPI usagés. Ces déchets considérés comme dangereux doivent être traités par une entreprise spécialisée aux frais du vigneron. Depuis 2009, des opérations pilotes sont réalisées en Champagne. Et ça marche : 500 kg d'EPI collectés en 2009, 1 t en 2010, 1,4 t en 2013, selon les chiffres de la chambre régionale d'agriculture qui a participé à leur organisation. 60 % de ces EPI proviennent de la Marne, un département très viticole. Dans les Pyrénées-Orientales, la chambre d'agriculture a organisé une collecte en octobre 2014 : « De petites quantités ont été récupérées. Nous n'en espérions pas plus pour une première. Les distributeurs se sont bien mobilisés », constate Estelle Gorius, en charge du dossier à la chambre.

Adivalor travaille à la généralisation de ces collectes. « Le problème n'est pas technique mais organisationnel. Le financement de la filière de récupération doit être assuré par une écocontribution lors de la vente du produit neuf, et cela demande l'adhésion de tous les metteurs en marché, explique Pierre de Lépinau. Or, il existe beaucoup d'importations d'EPI. En outre, des discussions sont en cours avec le ministère de l'Agriculture pour déterminer les EPI les plus efficaces. »

Respectez les recommandations d'Adivalor

Avant de manipuler les emballages et les PPNU, mettez des gants et une combinaison. Puis abstenez-vous de boire, de manger ou de fumer lors de leur maniement. Ensuite, faites le bon tri et respectez les recommandations d'Adivalor pour chaque type de déchets.

- Emballages vides (EVPP)

Bidons de moins de 25 litres : lors de la préparation de la bouillie, rincez-les, soit manuellement (trois fois, avec le bidon rempli au tiers d'eau), soit à l'aide d'un rince-bidon. Versez l'eau de rinçage dans la cuve du pulvérisateur. Égouttez les bidons, goulot vers le bas, bouchons retirés. Stockez-les à l'abri de la pluie dans une sache transparente. Conservez les bouchons à part.

Fûts (de 25 à 300 l) : ils doivent être vides, rincés, si c'est possible, dépourvus de traces de produit à l'extérieur, hermétiquement fermés et porter l'étiquette d'origine.

Sacs et boîtes de produits phyto de moins de 25 kg : ils ne doivent pas être mélangés avec les autres emballages. Il faut qu'ils soient vides, aplatis, pliés et mis dans une sache transparente, avec les bouchons de bidons.

- Produits non utilisés (PPNU)

Il s'agit de produits interdits d'utilisation ou altérés, ou bien que vous n'utilisez plus. S'ils portent le picto-gramme Adivalor, ils sont récupérés gratuitement dans la limite de 100 kg. Stockez-les dans le local phytos, dans leur emballage d'origine (ou suremballés s'ils sont en mauvais état ou souillés). Apposez dessus une étiquette « PPNU à détruire » et placez-les sur une étagère à l'écart des produits neufs.

- Ficelles de palissage

Elles doivent être propres. Secouez-les et mettez-les dans le sac spécifique remis par votre distributeur.

Adivalor annonce les dates et lieux de collecte sur son site internet. Les distributeurs les communiquent également.

Cet article fait partie du dossier

Consultez les autres articles du dossier :

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :