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GUIDE PHYTOS - MALADIES

Pourridié Haro sur les racines

La vigne - n°201602 - février 2016 - page 46

La maladie progresse car il existe peu de moyens de lutte.
DANS LES PARCELLES ATTEINTES, la maladie se développe de manière concentrique. © D. BLANCARD/INRA

DANS LES PARCELLES ATTEINTES, la maladie se développe de manière concentrique. © D. BLANCARD/INRA

Le pourridié est provoqué par des champignons dont le principal est Armillaria mellea. Il est présent dans bien des vignobles de la moitié sud de la France : le Bordelais, le Languedoc, la basse vallée du Rhône et la Provence. « C'est une maladie qui progresse car il existe peu de moyens de lutte. Son développement est insidieux, les pieds atteints dépérissent lentement », explique Pierre Sauris, de l'Inra de Bordeaux (Gironde).

Les symptômes ? Une baisse de vigueur et du rendement, des feuilles qui rougissent ou jaunissent selon les cépages. Si l'on décolle délicatement l'écorce de la racine, on observe un mycélium blanc. Lorsque la maladie progresse, le bois devient spongieux, mou et se dégrade. « Les parcelles les plus sensibles sont celles qui ont été plantées sur des friches de garrigue, des vergers (pêchers, amandiers, abricotiers) ou des vignes déjà atteintes », précise Pierre Sauris. Pour lutter contre, la prophylaxie est primordiale, d'autant qu'il n'existe plus aucun produit pour désinfecter les sols.

Arrachez les pieds malades ou morts, ainsi que leurs voisins, même s'ils paraissent sains. Extirpez un maximum de racines. « Effectuez plusieurs labours et croisez-les. Mettez du personnel dans les sillons pour arracher les racines et les brûler », insiste Pierre Sauris. Cette opération est primordiale car, tant qu'il subsiste des résidus racinaires, le pourridié survit. Vous pouvez aussi dévitaliser les souches au glyphosate pour éliminer tout substrat au champignon. « Toutefois, nous n'avons pas montré que cela avait un effet significatif et c'est incompatible avec l'optique de réduction des traitements », précise Pierre Sauris. Après l'arrachage, laissez reposer le sol pendant quatre à cinq ans. L'IFV recommande aussi de ne pas planter de vignes à proximité de chênes ou de vergers, et de favoriser l'écoulement de l'eau dans les parcelles.

La complantation est inutile. « Au bout de trois à quatre ans, les jeunes pieds sont infectés et meurent », indique Pierre Sauris.

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