L'appareil : le Spectron est un outil portatif, permettant de suivre l'évolution de la maturité à la vigne, de manière non destructive. Il fonctionne par spectrométrie. Il est compact, étanche et pèse moins de 700 g, batterie incluse. L'appareil est muni d'un auto-étalonnage et d'un GPS.
Le principe : l'utilisateur mesure l'acidité totale, ainsi que la teneur en sucre, en eau et en anthocyanes des baies, en appuyant simplement sur la gâchette de l'outil. Il faut effectuer environ 150 analyses par parcelles, ce qui, selon l'entreprise, prend environ 20 minutes. Les données sont stockées sur une carte SD ou sur la mémoire interne glissante.
L'intérêt : suivre la maturité, puis modéliser son évolution pour prédire la date de récolte. La première version du logiciel de modélisation et de prédiction sort cette année.
Prix : entre 3 000 et 5 000 €, suivant le logiciel. Pellenc vend actuellement une présérie.
Pellenc. Tél. : 04 90 09 47 00
Site : www.pellenc.com
Le Point de vue de
Hernan Ojeda, ingénieur à l'Inra de Pech Rouge, à Gruissan (Aude)
« Un appareil non destructif »
« Nous avons utilisé les prototypes du Spectron durant trois campagnes sur cépages blancs comme sur rouges. C'est un équipement intéressant, car il est portatif et il réalise des analyses de maturité de manière non destructive. L'appareil est maniable et léger. Il effectue les mesures rapidement, ce qui permet de couvrir une grande surface en peu de temps. L'autonomie de la batterie est bonne.
On peut s'en servir durant une journée entière sans problème. La capacité de stockage des données est satisfaisante, et on peut les transférer sur ordinateur. L'inconvénient de l'outil est qu'il ne donne pas tous les éléments d'une analyse chimique. Il manque par exemple le pH, le taux de potassium, ou encore la teneur en polyphénols autres que les anthocyanes. Mais il procure des données de base pour que les viticulteurs puissent connaître l'évolution de la maturité et établir à peu près leur date de récolte en fonction de leurs objectifs de production. »
Le Point de vue de
Vincent Chaperon, responsable du développement chez Moët et Chandon, à Epernay (Marne)
« Un résultat sur le terrain »
« Nous avons testé le Spectron depuis 2008. Nous étions intéressés par la possibilité de faire des mesures directement sur le pied de vigne, et d'obtenir une valeur mesurée la plus proche de la valeur réelle. A l'heure actuelle, le premier objectif est atteint. Il s'agit effectivement d'un appareil qui réalise des mesures non invasives de l'acidité totale et du degré, et ce, sur le terrain. C'est un vrai plus de pouvoir lire la valeur analytique lorsque l'on est encore dans la parcelle : on supprime l'échantillonnage, le transport et l'extraction des jus pour une analyse en laboratoire. L'appareil est robuste, ergonomique et léger. En revanche, nous ne savons pas si le Spectron permettra d'améliorer la représentativité des mesures par rapport au suivi classique, ni à partir de combien de mesures on obtient un suivi de la cinétique de maturation suffisamment fin pour pouvoir projeter la date de vendanges. »
Le Point de vue de
Claire Germain, du Comité interprofessionnel du vin de Champagne, à Epernay (Marne)
« Bien pour les grosses structures »
« Nous participons à la calibration du Spectron depuis 2004. L'outil est bien pensé, ergonomique, facile à utiliser. La récupération des données est simple. En revanche, il y a encore des ajustements à faire. Par exemple, nous ne savons pas encore si la qualité sanitaire des baies modifie les mesures, ou s'il est possible de flasher les baies en caisses. Les principaux avantages de l'outil sont l'acquisition rapide et non destructive de données du suivi de la maturation. La corrélation avec les analyses chimiques est bonne. L'appareil permet une bonne traçabilité, et procure un gain de temps. Il facilite l'organisation de travail. L'affichage du taux de sucre ou de l'acidité se fera en direct, ce qui est pratique. En revanche, l'appareil reste cher, intéressant uniquement pour les grosses structures, et dont la précision reste tributaire de la taille de l'échantillon. En outre, il ne dispense pas de déguster les baies, ni des contrôles de maturation classiques. »