ImprimerLe rosé provençal, un eldorado ? Pas si sûr… La rentabilité économique des exploitations viticoles est mitigée.
Depuis 1995, la chambre d'agriculture du Var effectue tous les cinq ans une analyse technico-économique des résultats de quinze à vingt-cinq domaines en cave particulière. Sur les dix-huit passées au crible en 2009, huit ont un résultat économique négatif compris entre - 15 et - 100 euros/hl. En clair, le revenu tiré de la vente de leurs vins ne leur permet pas de rémunérer le travail du chef d'exploitation et le capital, foncier et d'exploitation. Seules cinq exploitations dégagent un résultat bénéficiaire qui va de un à 53 euros/hl. Ces domaines s'en tirent grâce aux ventes en bouteille au caveau et à la restauration.
« Comparé à il y a cinq ans, il ne suffit plus de vendre plus du tiers de sa production pour afficher un résultat équilibré, commente Franck Fourment, conseiller d'entreprise. Il faut comprimer les coûts et augmenter les rendements. »
Moins de 40 hl/ha
La hausse des coûts de production remet en cause les anciens équilibres. « Ils ont grimpé de 17 % en quinze ans passant de 6 090 €/ha à 7 150 €/ha », ajoute Franck Froment. Fait aggravant, dans le même temps, les rendements déclinent. Ils étaient de 45 à 50 hl/ha, il y a cinq ans. Depuis 2008 et 2009, ils sont en dessous de 40 hl/ha. Ramenés à ces faibles rendements, tous les postes comptables explosent.
A ce jeu, les ventes en vrac sont sévèrement pénalisées, car les prix obtenus par les producteurs ne couvrent plus les coûts de production. Pourtant le côtes-de-provence rosé s'est échangé 142 euros/hl durant la campagne 2008-2009 (cours moyen), un niveau qui peut paraître élevé pour bien des régions.
L'échantillon d'exploitations retenues par la chambre d'agriculture, s'il n'a pas valeur de référence à l'échelle du vignoble, donne cependant des ordres de grandeur que la fédération des Vignerons indépendants du Var confirme.
