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À LA VIGNE - JUIN

Le retour de la coulure

Christelle Stef - La vigne - n°222 - juillet 2010 - page 10

Dans certaines régions, la floraison s'est déroulée dans des conditions plutôt fraîches et pluvieuses. Cela a provoqué de la coulure et du millerandage.
MILLERANDAGE et coulure. Cette année, le phénomène résulte de mauvaises conditions météo : fraîcheur et pluie durant la floraison. © C. WATIER

MILLERANDAGE et coulure. Cette année, le phénomène résulte de mauvaises conditions météo : fraîcheur et pluie durant la floraison. © C. WATIER

Dans beaucoup de régions, la floraison ne s'est pas déroulée dans des conditions optimales. Dans la Vallée du Rhône elle a été plus tardive et plus étalée que d'habitude. Elle a débuté la première semaine de juin dans les zones précoces et s'est achevée entre le 24 et le 28 juin dans les secteurs plus tardifs.

« La floraison s'est déroulée dans des conditions plutôt fraîches », souligne Olivier Roustang, d'Inter-Rhône. Même constat en Alsace. « Par exemple, le 19 juin au matin, nous n'avions que 8 à 9°C », illustre Frédéric Schwaerzler, de la chambre d'agriculture du Haut-Rhin. Pour cette raison, « la floraison a été plutôt lente », constate Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude. Sans compter la pluie, qui a pu s'inviter à ce moment-là. Résultat : du millerandage et de la coulure dans plusieurs vignobles.

Dans la Vallée du Rhône, les pertes s'observent surtout sur le grenache, le cépage le plus « coulard » de la région. Elles sont parfois très marquées. « Sur les vieilles parcelles, on peut voir jusqu'à 50 % de fleurs non fécondées. Ce phénomène est en partie compensé par une sortie de grappe plus importante que l'an passé, avec une moyenne de 11,8 grappes par pied contre 10,3 en 2009. Sans compter que les rafles sont plus longues », rapporte Olivier Roustang.

La coulure est également significative sur les parcelles de merlot et de grenache du littoral audois. « On observe jusqu'à 10 à 30 % de fleurs non fécondées. Sans compter que dans cette zone, les viticulteurs ont également subi des casses de rameaux dues à des vents violents. Ils s'attendaient à une récolte généreuse, mais cela ne sera pas le cas », déplore Emmanuel Rouchaud.

Même constat dans l'Hérault : la coulure est marquée sur le grenache. « Par endroits, la récolte sera faible », avertit Laurent Gourdon, de la chambre d'agriculture.

L'ugni-blanc conserve un bon potentiel de récolte

En Dordogne, coulure et millerandage sont un phénomène général. « Mais il est encore trop tôt pour en évaluer l'incidence », précise Laurent Colombier, de la chambre d'agriculture.

Même chose dans le Bordelais et dans les Charentes où l'ugniblanc est plus ou moins touché selon les secteurs. Mais dans cette dernière région, compte tenu de la forte sortie de grappe et de leur charpente, elle n'aura pas d'impact sur les rendements.

En Alsace, la coulure est flagrante sur le muscat ottonel, cépage fragile. Elle s'observe aussi sur des cépages moins sensibles comme le riesling. A Sancerre, François Dal, de la Sicavac, note que 20 à 30 % des baies n'ont pas noué sur pinot noir. « Mais le potentiel reste correct », souligne-t-il.

Dans le Jura, Marie Darnand, de la société de viticulture, en déplore aussi sur certaines parcelles de poulsard et de savagnin. Mais là encore, cela ne devrait pas porter préjudice aux rendements.

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