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VIN

La privation d'alcool n'est pas sans risque

Marine Balue - La vigne - n°224 - octobre 2010 - page 52

Une revue scientifique américaine spécialisée dans l'alcoolisme vient de publier les résultats d'une étude en faveur d'une consommation modérée d'alcool.
Les personnes qui boivent un à trois verres d'alcool par jour ont le risque de mortalité le moins élevé. Ils ont plus d'amis que les abstinents et souffrent moins de dépression. © M. FAGGIANO

Les personnes qui boivent un à trois verres d'alcool par jour ont le risque de mortalité le moins élevé. Ils ont plus d'amis que les abstinents et souffrent moins de dépression. © M. FAGGIANO

Des chercheurs américains ont étudié l'effet sur la santé de la consommation journalière d'alcool. Ils ont suivi la mortalité sur vingt ans de 1 824 personnes, âgées de 55 à 65 ans. Ils les ont réparties en quatre catégories : les abstinents, les buveurs légers qui consomment moins d'un verre d'alcool par jour (soit moins de 14 g d'éthanol), les buveurs modérés, avec un à trois verres par jour (soit 14 à 42 g d'éthanol) et les gros buveurs, avec trois verres ou plus par jour.

Plus de mortalité chez les abstinents…

Il s'avère que les abstinents ont le risque de mortalité le plus élevé. Pour eux, ce risque est deux fois plus important que pour les buveurs modérés, alors qu'il n'est que 70 % plus élevés chez les gros buveurs.

« Ces résultats confirment ce que beaucoup d'études ont déjà montré sur la consommation modérée d'alcool, commente Dominique Lanzmann-Petithory, docteur en épidémiologie de la nutrition, qui a travaillé sur les bienfaits du vin. Le point positif est qu'ils soient publiés dans une revue sur l'alcoolisme (1), a priori plutôt en faveur de l'abstinence. »

...car ils ont moins d'amis

Les chercheurs ont trouvé une explication possible à ces résultats. Ils ont remarqué que les abstinents sont plus sujets aux problèmes de santé, d'obésité et de dépression. Ils ont moins d'amis proches et reçoivent moins de soutien moral que les autres. Enfin, certains sont des anciens alcooliques, devenus abstinents. Tous ces facteurs peuvent faire augmenter le risque de mortalité.

Si l'on tient compte de tous ces biais, le risque de mortalité des abstinents et des gros buveurs diminue. Mais il reste respectivement supérieur de 49 % et de 42 % à celui des buveurs modérés.

(1) Alcoholism : Clinical and experimental research, volume 34, n° 11.

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