Fin mars, BASF présentait à la presse un nouveau service, nommé Evidence. Son but : permettre le réglage des pulvérisateurs comme si on était en conditions végétatives. Quelques jours plus tard, la coopérative agricole CAPL (Avignon, Vaucluse), organisait deux journées de réglage sur le terrain. Nous nous y sommes rendus.
Obtenir une répartition homogène
Le service Evidence consiste à pulvériser de l'eau avec un colorant sur une vigne artificielle contenant des capteurs. Des techniciens évaluent visuellement les impacts et la répartition de la bouillie. Ils modifient en conséquence les réglages du pulvérisateur, afin d'obtenir une pulvérisation homogène. « Notre but, avec ce service, est d'être pédagogique », annonce Alain Soriano, responsable marketing et certification de la CAPL. BASF lui a proposé Evidence, car elle dispose d'une structure agronomique pour appuyer le service. Cette année est une année de test : « Avant de proposer ce service à nos adhérents, nous devons caler le temps que nous mettons par appareil et le coût de la prestation », poursuit-il. D'où les deux journées organisées chez Listel les 6 et 7 avril. Les techniciens ont réglé neuf appareils. La plupart des modifications concernaient les angles et les orientations des canons, les pressions de pulvérisation ou encore le bouchage de buses. Le point en images.
1 La vigne artificielle
Le service Evidence se base sur une vigne artificielle Pulvé Top, conçue par l'IFV. Il s'agit d'un châssis doté de trois rangées de tubes métalliques, sur lesquels sont disposées des pinces. On y accroche des feuilles plastifiées qui simulent celles de la vigne. Des capteurs jaunes sont placés, l'un sur la première rangée de tubes du côté du passage du tracteur, un autre au milieu mesure la quantité et la répartition de la bouillie au cœur du végétal et le dernier du côté opposé au passage du tracteur.
2 Reproduction de la largeur de rang
Thierry Orcière, de chez BASF, recrée la configuration de vigne où le pulvérisateur est employé. Il place une chaîne à 1,12 m du banc, car le viticulteur a des rangs de 2,25 m de large. Le tracteur suivra la chaîne pour faire comme s'il passait au centre du rang.
3 Le pulvérisateur à régler
Le pulvérisateur traite quatre rangs par passage. Les techniciens contrôlent l'appareil en deux temps. Ils règlent d'abord les canons travaillant les deux rangs entourant le pulvérisateur. Pour ce faire, ils bouchent les sorties traitant les deux rangs extérieurs avec des bas. Une fois ces canons réglés, ils inversent le procédé.
4 Mesure du régime de prise de force
Thierry Orcière mesure le régime de la prise de force à l'aide d'un tachymètre. Tant qu'il n'obtient pas 540 tr/min, le viticulteur modifie son régime moteur. Le technicien ajoute ensuite un colorant bleu dans la cuve principale, contenant environ 200 litres. Cela permet de visualiser les impacts sur la vigne artificielle.
5 Test
L'utilisateur du pulvérisateur, Jean-François Barre, de l'IFV-Entav, passe à cheval sur la chaîne, à sa vitesse de traitement habituelle : 4,2 km/h.
6 Analyse des résultats
Thierry Favier, de la CAPL (à gauche), Thierry Orcière et Daniel Blanc de BASF (devant) étudient la répartition de la bouillie sur les capteurs, ainsi que la taille des gouttes. Ici, ils constatent que le haut de la végétation et la zone des grappes à l'intérieur ne sont pas bien couverts. Ils vont jouer sur l'orientation des mains et des canons pour mieux répartir la bouillie. Au bout de quatre passages, le réglage est optimal. Les techniciens passent alors au réglage des canons des deux rangs extérieurs.