ImprimerC'est une première ! L'aire de remplissage et de rinçage des pulvérisateurs de Volnay, situé en Côte-d'Or, est entièrement autonome. Le remplissage est effectué avec de l'eau de pluie filtrée et le rinçage avec l'eau issue de l'épuration des effluents. Il n'y a donc aucun risque de contamination du réseau.
Le projet a été initié en 2007 par un groupe de viticulteurs de Volnay. Après une phase de réflexion, les exploitants ont cherché un emplacement. La mairie a accepté de leur mettre gratuitement à disposition un terrain particulièrement intéressant. Le lieu bénéficie d'un contrebas naturel, idéal pour stocker l'eau de pluie. Il est entouré de hangars communaux dotés de toitures déjà équipées de bacs collecteurs d'eau.
Pour des questions administratives, le dossier a mis plusieurs années à se concrétiser. Les viticulteurs ont notamment dû créer un syndicat, le Syndicat de l'aire de lavage de Volnay, pour porter le projet.
80 % de subventions
Avec la chambre d'agriculture, ils ont ensuite monté des dossiers pour décrocher des subventions. Avec succès, puisque 80 % des 432 000 € sont couverts par des financements publics. L'Agence de l'eau a apporté 35 % du montant, le conseil général 25 %, le conseil régional 10 % et le Pays Beaunois 10 %.
Les travaux ont démarré en juillet 2010. Les viticulteurs ont fait appel à un architecte. Mais ils savaient dès le départ qu'ils ne souhaitaient pas couvrir l'aire, afin de limiter les coûts. Le plus gros du travail a consisté à décaisser et stabiliser le terrain. L'aire a été terminée en février 2011 et ouverte aux viticulteurs en avril.
A l'heure actuelle, soixante-quatre viticulteurs adhèrent au Syndicat de l'aire de lavage. Ils paient 400 €/an pour avoir accès à l'aire aussi souvent qu'ils le souhaitent. Ce montant couvre les remboursements de l'emprunt pour les travaux, les assurances, l'électricité et le traitement des effluents.
Filtre en inox
L'eau de pluie provenant des toitures des hangars communaux est filtrée en amont de la poche par ce filtre en inox.
Poste de remplissage
Le poste de remplissage est équipé d'une potence avec un compteur à carte tactile. Le viticulteur glisse son badge dedans et sélectionne le volume d'eau qu'il souhaite mettre dans sa cuve. Il dispose d'une minute pour placer le tuyau souple de 50 mm de diamètre et de 6 m de long dans son pulvérisateur avant que le remplissage débute. Le débit est de 200 l/min. L'opération est donc rapide. La pompe de remplissage s'arrête automatiquement, une fois que le volume programmé s'est écoulé.
Une aire autonome
L'aire de remplissage et de rinçage des pulvérisateurs de Volnay est spacieuse : elle fait 1 800 m². La première partie est en enrobé (goudron). C'est l'aire d'attente, en cas d'embouteillage de pulvérisateurs. La seconde partie comprend les postes de remplissage et de lavage. © PHOTOS C. DE NADAILLAC
Compteur à carte
Chaque poste est équipé d'une potence avec un compteur à carte. Le viticulteur insère la sienne et peut ainsi utiliser le poste de remplissage ou de rinçage.
Sécurité
L'aire est entièrement grillagée. On ne peut y pénétrer qu'en ayant inséré une carte de membre ou composé le code secret. Le portail reste ouvert tant que la personne est sur l'aire. Deux spots éclairent l'aire pour les exploitants souhaitant remplir leur pulvérisateur ou désirant rincer leur appareil en soirée.
Poste de rinçage
L'aire dispose de deux postes de rinçage situés de part et d'autre du local technique. Chacun fait environ 120 m2, ce qui permet de déplier la rampe du pulvérisateur pour en laver les recoins. Le sol est en béton et en pente. Il mène à un regard avec panier dégrilleur qui envoie l'eau dans un bac décanteur et débourbeur, puis à une vanne trois voies pneumatique. Le viticulteur a le choix entre trois programmes : nettoyage de l'intérieur des cuves du pulvérisateur et du circuit au jet normal, nettoyage de l'extérieur du pulvérisateur à l'eau chaude et au savon biodégradable à la lance et rinçage à l'eau froide.
Poche souple
Poche souple. Cette poche souple, située en contrebas de l'aire, est destinée au stockage de l'eau de pluie qui provient des 4 000 m2 de toiture des hangars attenants. Elle sert au remplissage des pulvérisateurs. La poche a une capacité de 300 m3. Son dimensionnement s'est fait sur la base de trois traitements par adhérent. Les viticulteurs pensent qu'à l'issue de l'hiver, elle sera systématiquement pleine et qu'il pleuvra suffisamment en saison pour la remplir. Sinon, chacun fera le plein chez soi.
Citerne de stockage
Citerne de stockage. Trois citernes de stockage sont disposées à l'arrière de l'aire. Les deux premières servent à stocker les effluents collectés sur l'aire. La dernière conserve l'eau issue de la filtration des effluents par l'entreprise Phytoger qui utilise le procédé BF Bulles. Elle est destinée au rinçage du pulvérisateur. Chaque cuve est une simple paroi avec une capacité de 60 m3. Celles destinées aux effluents sont entourées d'un bac de rétention. Les viticulteurs ont estimé que chacun d'entre eux allait produire 2 m3 d'effluents/an.
Déshuileur
Déshuileur. Dès qu'un viticulteur pénètre sur l'aire avec sa carte, les vannes basculent en position « effluents ». En revanche, lorsque l'aire est inoccupée, les vannes sont en position « récupération d'eau ». Mais avant d'être envoyée vers la poche souple, l'eau de pluie récupérée sur l'aire passe par ce déshuileur. Il ôte les hydrocarbures. Lorsque le réservoir stockant l'huile est plein, une alarme sonne dans le local technique.
Le local technique
Le local technique. Le local technique est situé au centre de l'aire. Outre deux cuves tampons (de 2 m3 chacune) visant à éviter les « coups de bélier » lors du remplissage ou du rinçage, il abrite le savon liquide, les pompes, le compresseur gérant les vannes trois voies et, bien sûr, l'ordinateur enregistrant les personnes venant sur l'aire et le volume d'eau utilisé.
En avant du local technique se trouve un lavabo pour se laver les yeux en cas de projection. Il sert également à rincer les petits matériels tels que les filtres.
