Le 17 mai dernier, V'Innopôle Sud-Ouest recevait six constructeurs (Ava Tordable, Boisselet, Egretier, Ferrand, Grégoire et Terral) pour une journée d'essais et de démonstrations d'épampreuses.
La parcelle d'essai, plantée de fer servadou, présentait de nombreux pampres. 10 à 30 % d'entre eux mesuraient plus de 20 cm de long. Les conditions de passage étaient donc tardives et difficiles, comme souvent dans la réalité lorsqu'on ne souhaite pas passer trop tôt. Les constructeurs ont effectué deux interventions, la première à vitesse lente, la seconde à vitesse rapide. Dans ces conditions, la machine de Ferrand s'est démarquée. C'est celle qui a travaillé le plus vite, avançant à 3,5 km/h puis 4,2 km/h. « Cette très bonne vitesse de passage est permise par les doubles têtes de la machine », explique Christophe Gaviglio, de l'IFV, en charge des essais. Ava Tordable arrive en deuxième position, avec 2,8 km/h et 3,5 km/h. Grégoire a travaillé à 2,6 et 2,8 km/h et Egretier à 2,3 puis 2,7 km/h. Boisselet a roulé à 1,4 et 2,9 km/h et Terral termine bon dernier avec 1,2 et 2,3 km/h.
Lors de ce passage, Christophe Gaviglio a constaté que le gros point noir de ces machines reste la gestion des fils au sol. Aucune des épampreuses de l'essai ne présentait de guide-fils au point.
A l'issue de l'essai, l'Institut a mesuré le taux d'élimination des pampres, en deux temps : juste après l'intervention et sept jours après. Le jour même, Ferrand arrive en tête, avec 98 % des pousses ôtées. Il est en revanche difficile de différencier les cinq autres machines dont l'efficacité immédiate est à peu près similaire. Elle est en moyenne de 82 % derrière le passage des machines, en comptant les bouts de pampres encore présents.
Une semaine après, Ferrand reste en tête avec 98 % des pampres éradiqués. Le reste du groupe remonte à 91 % d'efficacité, la majorité des bouts de pampres encore sur souche ayant fini par se dessécher. « Compte tenu des conditions ardues de passage, ce sont de très bons niveaux d'épamprage », souligne Christophe Gaviglio. L'augmentation de la vitesse de travail a eu très peu d'incidence sur l'efficacité d'épamprage. On note des résultats légèrement moins bons avec la vitesse la plus élevée pour toutes les machines, sans que cela soit significatif.
Moins de repousses pour Ava Tordable et Terral
Un mois après l'intervention, l'IFV a comptabilisé le nombre de repousses par pied. Ava Tordable et Terral arrivent sur la plus haute marche du podium avec quinze repousses pour cent pieds.
Suivent Egretier et Ferrand avec 22 et 25 %. Boisselet et Grégoire sont en queue de peloton avec 37 %. « Le taux de repousse est notamment lié à l'intensité de brossage du cep, et donc à la destruction des yeux, analyse Christophe Gaviglio. Mais si les différences paraissent importantes en valeur absolue, il y a globalement eu peu de repousses. »
Le point sur les machines
L'Ava Tordable est constituée de cocons déformables tournant en sens inverse. Les rotors sont verticaux et les moteurs excentrés pour ne pas rentrer dans la zone fructifère. La machine utilisée lors de l'essai disposait de trois rangées de cocons.
L'épampreuse de Boisselet est dotée de lanières basiques sur rotors verticaux, ainsi que d'un sabot de suivi du sol.
Chez Egretier, des boucles en polymères remplacent les lanières. Elles sont installées sur des axes verticaux.
Ferrand était venu avec sa double épampreuse munie de quatre têtes d'épamprage. Chacune possède des lanières rugueuses décalées.
Grégoire a équipé l'appareil de lanières décalées et d'un disque d'écartement pour les piquets. Les rotors sont verticaux.
L'épampreuse Terral possède des lanières réparties sur deux modules : un en bas avec axe vertical et un en haut avec axe horizontal. Cela facilite le réglage de la hauteur de travail.