Imprimer1 Récolte des porte-greffes
De décembre à février-mars, le pépiniériste coupe tous les bois produits par les pieds mères de porte-greffe. Puis il les assemble en fagots. En atelier, il les coupe à un mètre de longueur, il les ébranche et enlève tous les entrenœuds. Cette opération s'appelle le chicotage.
Puis il les conditionne pour les envoyer à d'autres pépiniéristes, car la production des porte-greffes est essentiellement concentrée en vallée du Rhône.
2 Préparation des porte-greffes
Avant le greffage, les pépiniéristes éborgnent les porte-greffes, c'est-à-dire qu'ils enlèvent tous les yeux pour éviter les repousses.
Puis ils les coupent en fragments de 26 à 30 cm, voire de 60 à 80 cm pour les plants haute tige. Cette opération a lieu en mars.
3 Récolte et préparation des greffons
En mars, dans les vignes mères de greffons, le pépiniériste récupère tous les sarments de l'année. Arrivé à l'atelier, il les coupe en greffons d'un œil.
4 Réhydratation des bois
Une fois préparés, les greffons et les porte-greffes sont plongés dans un bain contenant de l'eau et un antibotrytis. Ce produit évite le développement des champignons sur les bois lors de l'étape de stratification.
5 Greffage sur table
En avril, des ouvriers assemblent greffons et porte-greffes en veillant à ce qu'ils aient le même diamètre. Dans 99 % des cas, c'est la greffe oméga qu'ils utilisent.
6 Paraffinage
Immédiatement après le greffage, les plants sont paraffinés avec une cire. Cela sert à consolider la greffe et à empêcher le dessèchement des tissus.
7 Stratification
Après le paraffinage, les bois greffés sont placés dans des caisses contenant de la sciure ou de la tourbe humide.
Puis ils sont entreposés dans une chambre à 28°C saturée en humidité pendant quinze jours. Le but est de favoriser la formation du cal de soudure du greffon et du porte-greffe, donc la cicatrisation.
8 Mise en terre
En mai, une fois le risque de gel écarté, les plants sont mis en terre dans des parcelles qui n'ont pas porté de vignes pendant douze ans et qui sont abritées du vent pour éviter le dessèchement de la greffe. Le pépiniériste fait une butte, met un paillage en plastique, puis un goutte-à-goutte sous ce paillage. Il plante 200 000 pieds/ha en moyenne.
En saison, ces plants sont rognés à 20 ou 30 cm et régulièrement traités contre le mildiou, l'oïdium et la cicadelle de la flavescence dorée.
9 Arrachage et tri des plants
PHOTOS P. BAUDRY ET PÉPINIÈRES TOURETTE
Après la chute des feuilles, les plants sont déterrés et amenés en atelier. Là, ils sont triés selon des normes bien précises. La pousse doit mesurer au moins 20 cm et être bien aoûtée. Il doit y avoir au moins trois racines bien développées et bien réparties tout autour du plant. La soudure doit être régulière et solide. « Le taux de réussite se situe entre 50 et 70 % », explique Pierre-Denis Tourette, pépiniériste à Vogüé, en Ardèche.
10 Conditionnement
Après la récolte, la pousse est coupée à deux yeux, puis les plants sont paraffinés. Ils sont ensuite conditionnés en paquets qui sont étiquetés afin que l'on connaisse le cépage, son clone et le porte-greffe.
Ces paquets sont déposés en chambre froide jusqu'à ce qu'ils soient livrés aux viticulteurs le printemps suivant.
Un délai raccourci pour les plants en pot
Après la stratification, au lieu d'être mis en terre pendant six mois, une partie des plants est mise en pots puis forcée en serre pendant six semaines. Ces plants peuvent être livrés aux viticulteurs dès le mois de juin, mais ils craignent la sécheresse. Une fois plantés au vignoble, il faut les arroser régulièrement, surtout dans le Midi. Avec ces plants, les pépiniéristes peuvent satisfaire une demande imprévue.
