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VIGNE

Bien choisir ses vêtements de travail dans les vignes

Christelle Stef - La vigne - n°235 - octobre 2011 - page 40

En 2008 et 2009, des viticulteurs et des salariés ont testé six ensembles (veste et pantalon) dans les vignes… Voici les conseils issus de cette expérience pour vous guider dans votre choix.

Souvent, les viticulteurs sont amenés à travailler dans des conditions difficiles : sous la pluie, dans le froid, la neige, la boue ou, à l'inverse, sous un soleil de plomb. « Or, en allant sur le terrain, nous nous sommes rendu compte que certains portaient des vêtements de pluie pas trop adaptés et inconfortables », rapporte Bruno Farthouat, de la MSA de la Charente.

C'est alors qu'en 2008, un distributeur de vêtement de travail sollicite les MSA de Charente, de Charente-Maritime et de Gironde pour tester un prototype de veste de pluie.

Des ensembles de 50 à 150 euros

« Nous en avons profité pour faire tester cinq autres ensembles veste et pantalon que nous avons choisis dans des magasins spécialisés ou dans des magasins de sport. Nous avons choisi des vêtements confortables, pouvant être utilisés à l'extérieur, dans une gamme de prix allant de 50 à 150 euros », explique Bruno Farthouat.

La MSA a alors demandé à une cinquantaine de volontaires des trois départements de tester à la fois le prototype et l'un des ensembles sélectionnés durant les campagnes 2008 et 2009.

Ils ont porté ces vêtements lors de la taille, du tirage des bois, de l'attachage, de l'épamprage, voire même pendant les vendanges. « Dans le panel, il y avait des hommes, des femmes, des salariés viticoles, des viticulteurs, des saisonniers, des personnes soigneuses, d'autres moins… »

Les résultats ? « Les vêtements ont tenu les deux saisons. Ceux qui les ont portés ont reconnu qu'ils étaient plus confortables que leur tenue habituelle. Mais aucun n'est sorti en tête. En fait, le vêtement idéal n'existe pas. Soit il est très imperméable mais pas respirant, soit la coupe n'est pas terrible, soit la capuche est bien mais pas les manchettes, soit il est respirant mais pas solide… », reconnaît Bruno Farthouat

Une couche polaire pour se protéger du froid

C'est donc à chacun de faire son choix en fonction des critères qu'il privilégie. « Il y a d'abord des critères très simples comme l'imperméabilité, qui est une condition sine qua non, la respirabilité et la solidité. Ensuite, il y a des critères liés à la fonctionnalité : taille des poches, serrage des poignets… », énumère Bruno Farthouat.

Pour bénéficier des propriétés d'imperméabilité et de respirabitilité de la veste de pluie et du pantalon, il faut veiller à porter en dessous des vêtements qui permettent de bien se débarrasser de la transpiration. Ainsi, pour se protéger du froid, on préférera une couche polaire. « Nous conseillons d'éviter le 100 % coton qui évacue mal l'humidité », précise Bruno Farthouat.

Les sous-vêtements devront être ajustés au plus près du corps. Là encore, il faut éviter le coton et privilégier les tee-shirts en synthétique qui éliminent bien la transpiration.

De même, il faut veiller à bien les entretenir. « Lorsqu'il a plu, il faut les nettoyer, retirer la boue et les faire sécher », rappelle Bruno Farthouat. Des recommandations qui relèvent du bon sens, mais que tout le monde ne met pas en pratique.

Source : Dossier technique « Comment choisir un vêtement adapté au travail dans les vignes ? », rédigé par les MSA de Gironde, Charente et Charente-Maritime.

IMPERMÉABILITÉ, RESPIRABILITÉ, SOLIDITÉ

Ils doivent être imperméables. Il faut donc demander au vendeur si le vêtement a bien été conçu pour le travail en extérieur et s'il conserve ses propriétés imperméables même après plusieurs lavages. Sur certaines étiquettes, un pictogramme mentionne la classe d'imperméabilité à l'eau (picto du haut). Il faut alors choisir la classe la plus haute : le niveau 3.

Ces vêtements doivent assurer une bonne respirabilité. Certaines étiquettes en mentionnent le niveau (picto du bas). La MSA recommande alors le niveau 2 pour les pantalons et le niveau 3 pour les vestes. Là encore, il faut interroger le commerçant sur ce critère.

Enfin, vestes et pantalons doivent être suffisamment résistants car ils sont susceptibles de s'accrocher à divers obstacles dans les vignes (piquets, branches...).

LA VESTE

Il faut veiller à ce qu'elle soit d'une taille suffisante pour pouvoir y glisser dessous la batterie du sécateur. Aujourd'hui, on trouve davantage de coupes homme et de coupes femme. Mais attention, la veste ne doit pas être trop cintrée : il faut pouvoir s'accroupir aisément dans les vignes basses.

Elle ne doit pas non plus être trop lâche afin de favoriser une aisance optimale.

En tout état de cause, il faut l'essayer, si possible avec les outils qui seront utilisés.

LA CAPUCHE

 © PHOTOS MSA CHARENTES

© PHOTOS MSA CHARENTES

Elle doit pouvoir se régler de manière à ce qu'il soit possible de tourner la tête sans gêne (5).

Certains modèles possèdent une casquette rigide qui empêche l'eau de couler sur le visage et facilite le port de lunettes (6). Une coupe arrondie permet une bonne vision latérale.

Certaines capuches se détachent (7), d'autres peuvent se ranger dans un compartiment présent dans le col (8), d'autres enfin sont complètement intégrées à la veste (9).

À chaque personne de choisir selon ses préférences et l'utilisation du vêtement.

LES POIGNETS DES MANCHES

Si vous optez pour un serrage simple (10), il faut privilégier un réglage ajustable au diamètre du poignet au lieu d'un serrage « simple élastique ». Dans les vignes hautes, cela évitera les infiltrations d'eau en levant les bras.

Le serrage double (11) permet une meilleure protection en ajustant la manche au-dessus du gant. La MSA recommande au minimum un serrage ajustable au diamètre du poignet.

Là encore, au moment du choix de la veste, mieux vaut essayer les différents systèmes de réglage en n'hésitant pas à le faire avec les gants.

LES POCHES

Suffisamment grandes et solides, elles permettent d'y insérer des sécateurs ou du fil de fer (12). N'hésitez pas à faire l'inventaire de tout ce que vous y mettez pour vérifier qu'elles sont bien dimensionnées.

Elles doivent être imperméables, accessibles et s'ouvrir ou se fermer facilement, même avec des gants.

Certains apprécieront en plus une poche intérieure hermétique pour y glisser leur téléphone portable.

LE PANTALON

L'idéal est de l'essayer : il doit être d'une taille suffisante. S'il est utilisé en surpantalon (13), il faut veiller à ce qu'il ne gêne pas la mobilité. Il doit pouvoir se mettre et s'enlever facilement et être assez solide pour ne pas se déchirer lorsqu'on l'enfile.

Il est conseillé d'éviter les pantalons dotés de filets en bas, car ils s'abîment facilement et sont une source d'accumulation de la boue.

BRETELLES ET CEINTURE

Certains modèles de pantalon possèdent des bretelles (14). Ces dernières doivent être amovibles et faciles à régler. Mieux vaut éviter les bretelles élastiques qui se détendent avec le temps.

Souvent, les femmes ne les apprécient pas. Elles peuvent alors opter pour une ceinture.

S'ils n'ont pas de bretelles, les pantalons sont dotés d'une ceinture (15). Attention, un simple élastique ne suffit pas : l'idéal est un réglage ajustable par un système de qualité qui résistera au temps.

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