Retour

imprimer l'article Imprimer

DOSSIER - Recensement agricole : Le nouveau visage de la viticulture

SAVOIE Surfaces stables

Marine Balue - La vigne - n°238 - janvier 2012 - page 33

Malgré la perte de nombreuses exploitations, le vin reste un produit clé en Savoie. L'œnotourisme est en pleine expansion.
La viticulture en Savoie

La viticulture en Savoie

La viticulture savoyarde n'échappe pas à la tendance de réduction des effectifs : selon le recensement de 2010, la Savoie a perdu 40 % de ses exploitations viticoles en dix ans, comptant 299 exploitations spécialisées en viticulture en 2010, contre 500 en 2000.

Mais les surfaces de vignes n'ont que très peu baissé, passant de 1 936 ha en 2000 à 1 820 ha en 2010. « Les exploitations qui ont disparu étaient de petits domaines, qui vendaient peu de volumes ou dont les gérants sont partis à la retraite, note Michel Bouche, le directeur du Comité interprofessionnel des vins de Savoie. Leurs surfaces ont été reprises par d'autres producteurs et il y a eu pas mal de regroupements. » Conséquence : la surface moyenne par exploitation est montée de 3,2 ha en 2000 à 5,4 ha en 2010, selon la Draaf de Rhône-Alpes.

« Le prix de la bouteille est resté stable »

Si la vigne représente peu en surfaces (moins de 2 % de la SAU), elle garde un poids économique important.

D'après l'observatoire de la DDT de Savoie, une exploitation sur dix est orientée en viticulture. Elles représentent 10 % du potentiel économique agricole du département. La situation n'a pas beaucoup évolué depuis 2000, où cette valeur était de 11 %. Le vin reste ainsi une production phare de la Savoie, après le lait. « Les vins de Savoie ont bien sûr connu la crise. Les cours ont baissé, mais le prix de la bouteille est resté stable », analyse Michel Bouche.

Quelques évolutions sont notables dans la région. L'œnotourisme est en plein essor, avec la multiplication de gîtes ruraux et de chambres d'hôtes dans les domaines viticoles. Enfin, les viticulteurs sont de plus en plus nombreux à travailler en agriculture raisonnée. En 2010, 5 % du vignoble était même engagé en bio ou en conversion. « Les volumes en bio restent encore faibles », précise l'interprofession. Il est vrai que le climat savoyard rend ce mode de culture difficile.

Le Point de vue de

Anne Bellemin-Laponnaz, domaine de Méjane, à Saint-Jean-de-la-Porte (Savoie). 8 ha en 2000, 14 ha en 2011

« Nous avons ajouté un bâtiment »

Anne Bellemin-Laponnaz, domaine de Méjane, à Saint-Jean-de-la-Porte (Savoie). 8 ha en 2000, 14 ha en 2011 © S. FRAPPAT

Anne Bellemin-Laponnaz, domaine de Méjane, à Saint-Jean-de-la-Porte (Savoie). 8 ha en 2000, 14 ha en 2011 © S. FRAPPAT

« En 2002, j'ai repris le domaine de mes parents, qui étaient passés de la coopérative à la cave particulière en 2000. Mon frère est arrivé en 2005. Nous avons commencé par vinifier 8 ha, en vendant une grande partie en vrac, car nous n'avions pas encore beaucoup de clients. Depuis, nous avons planté des vignes et le domaine atteint aujourd'hui 14 ha pour une production annuelle de 800 à 850 hl.

Nous avons dû construire un bâtiment supplémentaire pour accueillir notre cuverie (quatre cuves inox de 58 hl) et un local de stockage de bouteilles climatisé. Il y a six à sept ans, nous avons établi un partenariat avec un distributeur qui commercialise une partie de nos vins, ainsi que ceux d'autres producteurs, dans les GMS des stations de ski.

Nous vendons aussi un quart de notre production en vente directe, au caveau surtout. Nous avons vite investi dans l'œnotourisme et misons sur la qualité de l'accueil : nous recevons des touristes qui sont en randonnée dans le secteur et nous leur présentons un film que nous avons réalisé sur le domaine. Autour de chez nous, les domaines ont tendance à s'agrandir, en englobant des exploitations sans repreneur. »

L'essentiel de l'offre

Voir aussi :