SUR L'IMAGE DE GAUCHE, prise le 15 juillet 2008, l'évapotranspiration de la vigne est proche de 3 millimètres par jour (coloration verte). C'est une valeur normale. Le sol est donc bien alimenté en eau. En revanche, sur l'image de droite, prise le 15 septembre 2007, une année plus sèche, les couleurs sont plutôt orange et rouge. L'évapotranspiration de la vigne est donc très faible. Comme il y a moins d'eau dans le sol, la vigne transpire moins. © INRA/UMR LISAH/MONTPELLIER
L'évapotranspiration correspond à la quantité d'eau évaporée par la surface du sol et par la transpiration des plantes. « L'évaporation consomme beaucoup d'énergie », explique Laurent Prévot, chargé de recherche à l'Inra de Montpellier (Hérault). Elle est plus intense dans un champ ou une vigne bien alimenté en eau que dans une parcelle sèche. La première sera donc plus froide que la seconde. En mesurant les températures, il est possible de cartographier l'évapotranspiration. Depuis plusieurs années, les chercheurs réalisent de telles cartes sur des cultures couvrantes comme le blé. Mais qu'en est-il sur des couverts discontinus comme la vigne ?
« Estimer les besoins en eau »
Pour le savoir, les chercheurs de l'Inra et de l'Institut de recherche et de développement ont travaillé sur la basse vallée de la Peyne, affluent de l'Hérault, où la vigne occupe plus de 70 % des surfaces. Là, ils ont récupéré en 2007 et 2008 des images satellites. En compilant les données sur la température et le taux de couverture du sol, ils ont estimé l'évapotranspiration de la vigne. Ils ont ainsi obtenu des valeurs comparables à celles relevées sur le terrain. « Les cartes d'évapotranspiration pourront être utilisées pour estimer les besoins en eau de la vigne. Elles pourront aussi servir à établir des cartes d'aptitude à l'enherbement », rapporte Laurent Prévot, dont l'équipe a dévoilé les résultats de ses travaux courant février.