De nombreuses interrogations subsistent sur la nature du Certiphyto à détenir dans des situations qui dérogent du cas classique où le viticulteur ou son salarié s'occupent des traitements. Voici nos conseils pour y voir clair.
« Quand le mari ou le conjoint collaborateur, s'occupe de la protection phytosanitaire des vignes de son épouse, c'est à lui de passer le Certiphyto, explique Émeline Sami, chargée d'études environnement à la chambre d'agriculture de la Marne. L'épouse n'en a pas besoin. » De même, dans un Gaec, seul celui qui gère les traitements doit détenir un Certiphyto. Dans les deux cas, ces viticulteurs doivent posséder un certificat de décideur en exploitation agricole.
Pour le cas assez répandu des Cuma qui ont un salarié et qui ne facturent pas leurs prestations, « il faut déterminer si le salarié applique simplement les consignes qu'on lui donne ou s'il décide lui-même des traitements à réaliser et des produits à utiliser, précise-t-on au Fonds national d'assurance formation des salariés des exploitations et entreprises agricoles. Dans le premier cas, il suffit qu'il passe un Certiphyto d'opérateur en exploitation agricole. Dans le second cas, il lui faut un Certiphyto de décideur. En fait, le principe est le même que pour le salarié d'une exploitation viticole ». Dans le cas d'une exploitation divisée en plusieurs sociétés, celui qui s'occupe des traitements doit avoir le Certiphyto décideur en exploitation agricole. Celui de décideur en travaux et services, qui nécessite une journée de formation supplémentaire, n'est pas requis.
Pour l'entraide gratuite entre chefs d'exploitations, le Certiphyto de décideur suffit également, même s'il y a une petite facturation compensatrice de l'écart de temps passé de part et d'autre. Mais il faut absolument que cela soit réalisé dans l'esprit de l'entraide et non de la prestation de service déguisée.