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À LA VIGNE - JUIN

Le mildiou met la pression

Christelle Stef - La vigne - n°243 - juin 2012 - page 11

Dans tous les vignobles, le discours est le même : la vigilance s'impose face au risque de mildiou, très important. Une protection sans faille est impérative.
SYMPTÔMES SUR FEUILLES. Cette année, les taches de mildiou s'observent régulièrement dans la plupart des vignobles. © C. STEF

SYMPTÔMES SUR FEUILLES. Cette année, les taches de mildiou s'observent régulièrement dans la plupart des vignobles. © C. STEF

Pluies et fortes chaleurs ont favorisé le mildiou. « Cette année, il faut rester sérieux, prévient Jacques Oustric, de la chambre d'agriculture du Gard. On a trouvé les foyers primaires relativement tôt, le 7 mai, un peu partout. Puis il y a eu des repiquages. On trouve des taches facilement. Le risque est présent sur tout le département. Les vignerons contrôlent la situation car ils ont démarré les traitements tôt. Mais ils ne doivent pas relâcher la protection. »

« La couverture doit être impérative »

Même chose dans les Pyrénées-Orientales, l'Aude et l'Ardèche où la pression s'est accélérée. « La vigne est à un stade très sensible, la couverture doit être impérative », détaille Emmanuel Rouchaud, de la chambre d'agriculture de l'Aude.

Dans le Beaujolais, le risque est également bien présent. Mais la maladie est contenue. « Entre chaque épisode pluvieux, nous avons toujours eu des périodes favorables au positionnement des traitements », précise Jean-Henri Soumireu, de la chambre d'agriculture du Rhône. Même chose en Dordogne. Dans ce département, la progression du champignon est notable dans les rangs de vignes témoins non traités. « Pour l'instant, le vignoble reste sain. Mais il faut bien que les vignerons interviennent en préventif. Il ne faut pas qu'ils hésitent à anticiper le renouvellement de la protection en cas d'annonce d'une pluie en fin de rémanence des produits », insiste Laurent Colombier, de la chambre d'agriculture.

En Alsace, « il y a des symptômes réguliers sur feuilles et ponctuellement sur grappes », explique Frédéric Schwaerzler, de la chambre d'agriculture du Haut-Rhin. Une telle attaque si tôt en saison est inédite dans la région. « Les vignerons ont démarré les traitements vers le 20 mai, peut-être un peu tard. Mais avant cette date, il n'y avait pas de pression. » Les pluies des 21 et 24 mai sont à l'origine des nombreuses taches. Les attaques sont particulièrement importantes dans les parcelles du Bas-Rhin qui ont été inondées. Là, les taches se comptent par centaine. Des symptômes sur inflorescence «en crosse» ont même été détectés.

Resserrer les cadences car la pousse est active

«On demande aux vignerons de resserrer les cadences, car la pousse de la vigne est très active et cela peut diluer les produits», poursuit le conseiller viticole. Constat similaire en Champagne où des taches sur feuilles sont présentes dans tous les secteurs, ainsi que quelques symptômes sur inflorescence. La pression est particulièrement importante dans la côte des Bars, la zone qui a enregistré les plus gros cumul d'eau entre le 20 et le 22 mai. Sans compter que « le gel semble, dans bon nombre de cas, avoir accentué la sensibilité au mildiou du fait de la présence d'un plus grand nombre de jeunes organes », note le bulletin d'avertissements viticoles du CIVC du 5 juin.

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