ImprimerAprès avoir investi les bars à vins et les restaurants, les distributeurs de vin sous azote gagnent les caveaux des vignerons. La société Enomatic détient le leadership de la vente de ces appareils en France. Eurocave est aussi sur le créneau. Dans les deux cas, les bouteilles sont installées dans une machine réfrigérée et placées sous azote. Ce gaz pousse le vin, ce qui permet d'automatiser le service et de protéger le vin qui reste pour le conserver jusqu'à trois semaines. Allégation confirmée par les vignerons auprès desquels « La Vigne » a enquêté. Ainsi, les bouteilles entamées ne sont plus jetées après ouverture. Il est également possible de proposer des dégustations en libre-service et de régler précisément la dose servie : 2, 3 ou 9 cl.
Ce genre d'équipement n'a d'intérêt que pour les vignerons disposant d'une gamme assez étendue de vins à faire déguster, car il coûte entre 800 et 1 200 euros par bec, donc par bouteille. Le must, c'est d'opter pour les cartes à puces que l'on place sous les verres. On peut ainsi mettre en place des cartes de paiement prépayées et sauvegarder les données des transactions sur un logiciel.
Vignerons de Buzet Le service simplifié
À Buzet-sur-Baïse (Lot-et-Garonne)
Deux distributeurs de huit becs chacun
15 000 euros investis
En 2008, les Vignerons de Buzet ont rénové leur caveau de vente. « Nous en avons profité pour investir dans une machine Enomatic de huit bouteilles installée derrière le bar où nous accueillons nos clients, expose Hervé Muel. Peu de temps après, nous avons acheté un second distributeur. » Les vins rouges de la coopérative figurent en vedette dans ces machines, répartis entre les hauts de gamme, les valeurs sûres et les entrées de gamme. « Ils représentent l'essentiel de notre offre, justifie Hervé Muel. Les deux machines sont réglées à 18°C, température constante qui ne convient pas à nos blancs et nos rosés. » C'est l'équipe du caveau qui sert les vins, 3 cl par verre à chaque fois. « Nous tenons à accompagner la dégustation », précise le responsable.
Domaine Gérin Haut de gamme
À Ampuis (Rhône)
Un distributeur de huit becs
8 500 euros investis
« Nous ne gaspillons plus de vin, lance Monique Gérin, la maîtresse des lieux. Avant de nous équiper d'une Enomatic, il y a un an et demi, nous refermions les bouteilles avec une pompe à vide. Les vins s'altéraient au bout de trois à quatre jours. Nous en jetions énormément. » Désormais, les bouteilles entamées se conservent deux semaines sans que la qualité ne vacille. Autre avantage : la machine délivre très exactement 2 cl par verre. « Lorsque nous servions à la bouteille, nous avions tendance à trop remplir les verres. » Depuis que le domaine s'est équipé, il propose ses cuvées haut de gamme et ses millésimes anciens à la dégustation à l'approche des fêtes de fin d'année. « Avant, nous ne le faisions pas », souligne Monique Gérin. Les retombées sont trébuchantes. Les clients qui ont goûté ces précieux flacons se laissent tenter. L'appareil sera bientôt rentabilisé.
Les maisons des vins s'équipent aussi ! Cheverny en 2008
Trois machines en forme de bouchons, une centaine de vins en dégustation libre, trente-deux producteurs représentés : les visiteurs de la Maison des vins de Cheverny (Loir-et-Cher) ont l'embarras du choix pour découvrir les cheverny en blanc, rouge et rosé et les courcheverny en blanc. À l'entrée, ils peuvent acheter deux cartes, l'une à 4 euros leur permettant de déguster trois vins, l'autre à 6,50 euros pour sept vins et un carnet de dégustation. Ces cartes sont remboursées à partir de vingt-quatre bouteilles achetées.
Les maisons des vins s'équipent aussi ! Mercurey en 2011
La Maison des vins de Mercurey (Saône-et-Loire) s'est équipée de huit machines contenant huit bouteilles, soit soixante-quatre vins en libre-service.
Prix de la dégustation : 1,50 euro par verre de vin de 2 cl avec une carte prépayée achetée au comptoir. Dans la salle de dégustation, des fiches techniques renseignent les visiteurs sur le prix, les vins présentés et les accords mets et vins.
Les maisons des vins s'équipent aussi ! Le Beaujolais en 2012
À Villefranche-sur-Saône (Rhône), l'Espace des vins du Beaujolais offre une petite sélection de toutes les appellations du vignoble : les dix crus ainsi que six beaujolais et beaujolais villages en rouge, blanc et rosé. Le distributeur fonctionne avec une carte achetée 5 euros à l'office du tourisme Villefranche-Beaujolais. La dégustation (3 cl le verre) d'un beaujolais coûte 0,50 euro, celle d'un cru 1 euro. Les vins sont sélectionnés auprès des vignerons répondant à la charte qualité « Beaujolais, une terre, des vins, un accueil privilégié ».
Domaine Durieu Huit vins au choix
À Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse)
Un distributeur de huit becs
7 000 euros investis
« Nous avons investi en novembre 2011, lance François Durieu, propriétaire du domaine. Nous avons installé l'appareil au centre de notre caveau, à proximité de la table de dégustation. » Les clients peuvent se servir librement. « L'été, lorsque l'affluence est importante, nous avons ainsi la possibilité d'accueillir plusieurs groupes en même temps. » Les visiteurs ont le choix entre du châteauneuf-du-pape, du côtes-du-rhône, du côtes-du-rhône villages Plan-de-Dieu et du ventoux présentés dans plusieurs millésimes. La dégustation est gratuite. Ludique, le système séduit. Le propriétaire envisage de se doter d'une machine à quatre becs pour ses blancs et ses rosés.
Château Franc Mayne Pour les clients de l'hôtel
À Saint-Émilion (Gironde)
Un distributeur de quatre becs
Investissement : non communiqué
Le château Franc Mayne possède un hôtel de douze chambres. « Nous avons mis en place un distributeur de vin dans la salle à manger de notre hôtel en 2010, explique-t-on à la propriété. Nous donnons une carte à puce électronique créditée de 50 euros à nos clients dès leur arrivée. Elle leur donne accès à la dégustation des vins de nos trois propriétés : Franc Mayne en AOC Saint-Émilion, château Lussac en Lussac Saint-Émilion et château Vieux Maillet en Pomerol. » La machine délivre 9 cl, qu'elle facture entre 5 et 9 euros. La clientèle est fan. Au restaurant, elle préfère déguster un vin au verre plutôt que de commander une bouteille entière.
Quand les visiteurs ont apprécié un vin, ils achètent généralement un ou plusieurs cartons au moment de partir.
