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ACTUS - RÉGIONS

BEAUJOLAIS À bout de souffle

D. B. et B. C. - La vigne - n°245 - septembre 2012 - page 13

Près de 500 viticulteurs du Beaujolais, soit le quart des exploitants, pourraient se trouver en cessation de paiement à la fin de l'année selon une projection du CER France Rhône.
Les prévisions de récolte en Beaujolais se situent entre 25 et 30 hl/ha seulement. © BILDAGENTUR RM/TIPS/PHOTONONSTOP

Les prévisions de récolte en Beaujolais se situent entre 25 et 30 hl/ha seulement. © BILDAGENTUR RM/TIPS/PHOTONONSTOP

En Beaujolais, les dernières estimations de récolte, prévoient un rendement moyen aux alentours de 25 à 30 hl/ha. Bien des viticulteurs pourraient ne pas se remettre de cette demi-récolte. « D'après leur comptabilité, nous extrapolons que 500 viticulteurs pourraient se retrouver en cessation de paiement à la fin de l'année », indique Robert Verger, président du CER France Rhône.

Fin juin déjà, cet organisme a écrit à 189 viticulteurs pour les inviter à se mettre en cessation de paiement. « Étant leur conseiller, nous étions obligés de les avertir du risque qu'ils prennent à continuer leur activité », explique Robert Verger.

Pour les autres, la campagne de vente en primeur sera cruciale. Car la situation est inédite. Le septembre, la production et le négoce ont décidé d'autoriser un rendement de 31,2 hl/ha en beaujolais nouveau (appellation Beaujolais et Beaujolais villages), soit le maximum possible et plus que la charge des vignes. Avant de donner son accord, la production a obtenu des assurances sur les prix qui seront pratiqués pendant la campagne primeur. Le 4 septembre, un consensus est apparu autour de 200 €/hl (contre environ 170 en 2011). Le beaujolais nouveau se vendra-t-il à ce prix ? Pas sûr.

Puiser dans les réserves

« Ce prix semble correspondre à l'équilibre pour cette campagne aux rendements extrêmement faibles, estime Philippe Tranchand, président de l'Union des maisons de vin du Beaujolais-Mâconnais. Mais nous n'avons pas conclu d'accord. Tout d'abord, c'est interdit. Ensuite, les transactions feront le marché. Nous verrons si nos clients seront capables d'absorber cette hausse. »

De son côté, Robert Verger redoute un abandon massif de la viticulture en ÿ n d'année. Ces 500°viticulteurs représentent en effet un petit quart des 2 100 exploitants restant en Beaujolais. Peu d'entre eux ont encore des réserves dans lesquelles puiser après plusieurs années noires qui ont entraîné une baisse de 36 % du nombre des exploitants. Plutôt que de s'entêter, il conseille aux plus mal en point de s'orienter vers la cessation de paiement.

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