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ACTUS - RÉGIONS

BORDEAUX Le compte n'y est pas

Colette Goinère - La vigne - n°249 - janvier 2013 - page 12

Les coûts de production en AOC Bordeaux restent nettement supérieurs aux prix de vente en vrac.

Les chiffres sont là : 1 078 euros le tonneau de 900 litres, c'est le coût de production du bordeaux rouge dans une propriété de 25 ha qui vend en vrac, récoltant 55 hl/ha et maîtrisant ses dépenses. Pour une exploitation de même taille qui récolte 50 hl/ha et vend en bouteilles tout en ayant une démarche environnementale, les coûts de production atteignent 1 271 euros le tonneau. Après mise en bouteille, le montant s'élève à 2,88 euros le col.

Selon ces chiffres, calculés par la chambre d'agriculture de Gironde, les vendeurs en vrac ne rentrent pas dans leurs frais. En effet, le prix moyen du bordeaux rouge de 2011 n'a pas dépassé 954 euros le tonneau. Et en décembre dernier, le millésime 2012 s'est échangé à 975 euros le tonneau. Or, il a coûté cher aux vignerons, car ils ont peu récolté et ont dû réaliser trois traitements de plus qu'en moyenne à cause de la pression fongique. Selon la chambre d'agriculture, le coût de production du 2012 s'élèverait à 1 235 euros le tonneau pour les vendeurs en vrac qui ont ramassé 50 hl/ha.

« Réfléchir à la reconquête de la valeur ajoutée »

« Les coûts qui ressortent de notre étude paraissent élevés, admet Nelly Bernaleau-Cardine, conseillère d'entreprise à la chambre d'agriculture. Et, pourtant, ce sont des minimums, car nous avons retenu des densités à 3 333 pieds/ha et n'avons pas tenu compte de la rémunération du capital, pas plus que du surcoût de l'élevage en barrique. » En revanche, la chambre d'agriculture a pris en considération la rémunération de la main-d'œuvre familiale et le coût du matériel, des approvisionnements, du foncier, des charges administratives, de la vinification et de la commercialisation. Tous ces chiffres sont parus dans le « Référentiel du vigneron », un bulletin publié par la chambre d'agriculture. Ce document « permet au viticulteur de se repérer et de se positionner, indique Nelly Bernaleau-Cardinel. Il doit aussi permettre à toute la filière de réfléchir à la reconquête de la valeur ajoutée dans le cadre d'une viticulture pérenne ».

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